La SNCF souhaite davantage introduire le numérique dans son activité. A l'occasion du lancement de son plan « Digital SNCF », la société dévoile plusieurs mesures visant les usagers des transports ferroviaires, mais également les collaborateurs de la société. Le projet porte sur 18 mois et est doté d'un budget global de 400 millions d'euros. Yves Tyrode, ex-directeur général du groupe Voyages-sncf et désormais en charge du numérique à la SNCF, aura la tâche de faire progresser cette numérisation.
Ce plan cible en premier lieu les utilisateurs du train. Dans ce cadre, le groupe rappelle qu'il dispose à présent d'une application mobile unique dont le but est de proposer des informations, un billet électronique et d'autres services. Mais cette « transformation passe par le haut débit mobile », affirme la SNCF.
Du Wi-Fi gratuit dans les TGV pour fin 2016
Véritable arlésienne, la SNCF promet qu'à partir de la fin de l'année 2016, les passagers de TGV pourront bénéficier d'une connexion à Internet à bord. Une promesse initiée depuis 2003 par la société avec de premiers tests réalisés sur la ligne Paris-Bordeaux. Toutefois, la direction précise que la technologie employée jusqu'alors n'était pas la plus indiquée.La SNCF change donc son fusil d'épaule et déclare qu'elle n'utilisera plus le satellite pour acheminer les données vers un train. Les clients bénéficieront d'une connexion gratuite en Wi-Fi à l'intérieur des rames, cette dernière sera acheminée par le biais de la 4G. La direction est claire quant au modèle appliqué, ce sera : « celui qui est en vigueur sur Internet : la gratuité. »
Guillaume Pepy, président de la SNCF explique ce choix : « Le choix (du satellite, NDLR) que nous avons fait il y a 5 ans n'était pas le meilleur. Le principal problème est son coût, d'environ 1 million d'euros par rame. Nous avons réalisé des essais notamment dans l'Est de la France mais de l'avis des clients, c'était superbof. Aujourd'hui on en tire les leçons ».
Yves Tyrode, directeur général du Digital et de la communication à la SNCF ajoute : « En 5 ans, les usages ont évolué et il n'y a pas que les professionnels qui ont besoin d'une connexion. La bonne nouvelle est que la 4G propose des débits adaptés à la synchronisation des e-mails mais également au streaming, à la consultation des réseaux sociaux... ».
Dans le cadre du projet Net.sncf, la société va donc conduire des tests ce semestre concernant la mise en place de ces moyens de se connecter. Une première ligne Paris-Lyon devrait être équipée dès la fin 2016 puis d'autres trajets à grande vitesse seront pris en charge courant 2017. Le groupe entend enfin mesurer la couverture 3G et 4G sur l'ensemble de son propre réseau ferroviaire.
Les « zones d'ombre » des opérateurs
Début mars, des rames-tests seront chargées de mener des tests sur l'ensemble des trains (pas uniquement les TGV) afin de connaître les zones dans lesquelles les ondes émises par les antennes-relais 3G et 4G ne passent plus. L'objectif est ici de répertorier ces « zones d'ombres » (certains passages du RER C ou D en région parisienne par exemple) en effectuant des mesures identiques à celles de l'Arcep.Les premiers résultats seront connus en avril pour ensuite être partagés avec les opérateurs de télécommunications. « Nous voulons miser sur la 3G dans tous les trains et dans les gares », explique Yves Tyrode. Si l'objectif est clair, rien ne dit dans quelle mesure les opérateurs participeront à cette initiative. La direction de la SNCF reste toutefois confiante et précise avoir mis « fin au dialogue de sourds avec les opérateurs ».
Digital SNCF Ventures, le fonds de 30 millions d'euros pour les start-up
Autre pan de l'activité numérique de la société, la SNCF va ouvrir davantage d'informations qu'elle détient comme les horaires des trains en temps réel, les horaires théoriques ou bien encore les correspondances des transports quotidiens mais également du TGV. Cette ouverture se fera sous la forme d'API au sein d'une boîte à outils baptisée STORE SNCF. Ces services seront disponibles pour les développeurs à partir de la fin du mois de mai.Leur prix variera en fonction de la société qui souhaite les obtenir. La SNCF ajoute que les start-up ou les petites structures se verront offrir certaines données (ou à bas prix) alors que les géants du numérique devront s'acquitter d'un tarif, encore non dévoilé. Quant aux futures applications, elles devront être soumises pour validation à la société afin qu'elle les labellise éventuellement.
Afin de soutenir les start-up, la société ouvre également un fonds destiné à soutenir les start-up qui porteront des projets qu'elle juge innovants. Une enveloppe de 30 millions d'euros sur 3 ans en fonds propres est ainsi déployée autour de cette initiative.
Outre ces points, la SNCF entend mettre un coup d'accélérateur sur l'introduction de services numériques en interne. Le groupe projette par exemple d'équiper 80 000 de ses agents en tablettes tactiles, et s'organise autour de quatre points saillants : le Big data, l'Open data et les API, le Design mobile et enfin les objets connectés et la robotique.
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