C'est une application qui contribue à rendre la ville plus intelligente, et les automobilistes plus efficaces. Path to Park (littéralement, le chemin vers le stationnement), veut aider les conducteurs à se garer en quelques minutes, et indique même où se rendre. Son secret : croiser l'immense base de données de Parkeon, le leader mondial de l'horodateur, avec des informations sociodémographiques, en plus de remontées du terrain.
Path to Park veut supplanter des applications comme Parker ou urLeaving - Crédit : Clubic.
L'outil s'inscrit dans la lignée d'applications comme Parker, lancée par Streetline, ou urLeaving. Mais va plus loin. « Certaines applications font appel à de multiples capteurs présents dans les places de stationnement, et vous indiquent précisément où se garer, mais cela a trois limite, explique Bertrand Barthélemy, PDG de Parkeon, qui ne nomme pas explicitement l'appli Parker: le déploiement coûte cher, les conducteurs ont tendance à accélérer pour avoir la place - ce qui est risqué - et rien ne dit qu'elle sera libre une fois arrivé ».
Path to Park ne repose pas non plus uniquement sur les partages des utilisateurs d'une communauté, comme urLeaving, qui invite chacun à envoyer une notification lorsqu'il quitte une place. « Il faudrait une taille critique pour que cela fonctionne », balaie le dirigeant. L'application de Parkeon utilise les données de ses 130 000 horodateurs connectés (sur 225 000), couplées à des informations relatives à l'environnement.
Utiliser les données sociodémographiques
Il s'agit par exemple de la présence d'une zone commerciale, de restaurants ainsi que leur capacité d'accueil, la survenue d'événements si une salle de concert ou un stade se situe à proximité, ce qui serait de nature à accroître la « pression ». Path to Park base aussi son guidage sur la météo ou sur la proximité d'un parking d'ouvrage, mais « surtout la façon dont il est indiqué, car sa seule présence ne veut pas dire qu'il sera utilisé », souligne le responsable technique, Yves-Marie Pondaven. Et le tout apprend de lui-même via un algorithme.Pour éviter le phénomène de « rush » sur la seule place libre du quartier, Path to Park suggère un itinéraire empruntant trois rues, dont chacune a une probabilité supérieure à 80 % d'avoir au moins une place libre.
C'est une façon de maximiser ses chances. Et si cela ne suffit pas, l'application propose de refaire le parcours, en suggère un nouveau, renvoie vers un parking d'ouvrage - peut-être situé plus loin que la place en voirie, mais qui fera finalement gagner du temps. Enfin, l'usager est invité à signaler quand il n'a pas de place.
Partenariat avec les parkings d'ouvrage
Parkeon a signé un partenariat avec NeoParking afin de lister tous ses parkings. C'est en fait l'un des leviers du modèle économique du fabricant d'horodateurs : les automobilistes venus via l'application et qui s'inscrivent à NeoParking pourront bénéficier d'une réduction de 30 à 50 %. Seul écueil : cela demande de s'inscrire via le site mobile de NeoParking, ce que l'un des représentants de la société, interrogé, nous a conseillé de faire en double-file ou à un feu rouge... Sans inscription, ils pourront accéder à leur place, mais au tarif régulier.À ceux qui pensent que Path to Park va avoir tendance à rediriger le plus d'automobilistes vers les parkings d'ouvrage, car il en tire des revenus - ce qui n'est pas le cas avec les places en voirie - Bertrand Barthélémy s'en défend : « Nous sommes tout à fait neutres. Notre but est d'assurer le meilleur service aux automobilistes car sinon, ils n'utiliseront plus l'application. » Pour diversifier ses sources de revenus, Parkeon envisage de décliner son application en une version payante pour les professionnels exploitant une flotte de véhicules.
L'application sera disponible au grand public le 20 avril, d'abord sur iOS, et concernera l'Ile-de-France.
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