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Censurer pour éviter des dérives ? À quelques semaines du scrutin électoral américain, Facebook prend les devants en matière de contenus violents.

À la veille de l’élection présidentielle américaine, Facebook est au centre de toutes les attentions. Deux ans après le scandale Cambridge Analytica, le réseau social cherche à tout prix à contrôler ce qui se passe sur sa plateforme en matière de politique.

70 scénarios de résultats anticipés

Mieux vaut prévenir que guérir ? À moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine, Facebook se prépare au pire.

« Nous avons prévu des options d’urgence si les circonstances sont vraiment extrêmement chaotiques et, pire encore, violentes » annonce Nick Clegg, responsable des affaires publiques de Facebook. En effet, le réseau social se réserve le droit de censurer des contenus, si ces derniers déclenchent des actions violentes en lien avec le scrutin.

Selon le Financial Times, Facebook a scénarisé 70 résultats possibles pour les élections américaines, et modulé autant de réponses potentielles. Des planificateurs de scénarios militaires à l’échelle mondiale auraient participé à leur conception.

La désinformation, rocher de Sisyphe pour Facebook ? 

Cette année, les élections américaines sont au cœur des préoccupations de Facebook. Désinformation, ingérence électorale et appels à la violence : la firme de Mark Zuckerberg a récemment multiplié les initiatives pour prévenir les risques liés à ces enjeux.

Début septembre, Facebook a annoncé que les publicités politiques ne seraient plus acceptées lors de la semaine précédant l’Election Day, mardi 3 novembre prochain. Plus tôt en août, le réseau social lançait son Voting information center, une boîte à outils autour du vote à destination des citoyens américains.

Ces efforts suffiront-ils à limiter la manipulation électorale sur le plus grand réseau social du monde ? Tout porte à croire que non : depuis plusieurs mois, la mouvance conspirationniste américaine QAnon prospère sur Facebook. En août, un événement rassemblant 3 000 utilisateurs appelait les habitants de Kenosha (Wisconsin) à constituer une milice armée. Encore plus préoccupant, des militaires birmans utiliseraient le réseau social pour soulever les populations contre la minorité rohingya.

Une chose est sûre : Facebook ne détient pas encore le remède miracle.