Le régiment néonazi Azov vient d'être retiré de la liste des organisations dangereuses établie par Meta.
Celle-ci empêche les entités qui y sont inscrites d'avoir une activité sur les réseaux sociaux du groupe, comme Facebook ou Instagram. Le régiment Azov est au cœur de nombreuses polémiques depuis le début de la guerre en Ukraine, du fait de ses origines néonazies.
Le régiment Azov va pouvoir s'exprimer sur Facebook
La Wolfsangel va-t-elle avoir droit de cité sur Facebook et Instagram, elle aussi ? C'est ce que laisse supposer une décision prise par le Conseil de surveillance de Meta, qui a retiré le régiment Azov de sa liste d'organisations dangereuses. Avec ce retrait, les membres du groupe armé ukrainien vont pouvoir ouvrir des comptes sur plusieurs grands réseaux sociaux et s'y exprimer sans risquer le bannissement. À moins évidemment de contrevenir aux règles d'utilisation, bien sûr.
Cette autorisation s'inscrit dans la volonté de Meta de prendre davantage en compte le contexte dans lequel s'expriment les acteurs « problématiques ». Il y a quelques semaines, la société de Mark Zuckerberg avait ainsi autorisé le cri de « Mort à Khamenei » malgré sa politique de modération de la violence. Le Conseil de surveillance avait alors argué qu'il s'agissait ici plus d'un slogan de révolte politique que d'une menace sérieuse à la vie du guide suprême.
Pour Meta, Azov a changé
Il n'en reste pas moins que le régiment Azov va poser moralement problème pour le géant. Ce groupe nationaliste et d'extrême droite a été fondé par l'homme politique Andriy Biletsky à la suite de l'Euromaïdan en 2014. Celui-ci, commandant historique du bataillon de plusieurs milliers de combattants, était ouvertement néonazi dans les années 2000 avant de petit à petit policer son discours. Malgré une certaine « mainstreamisation », l'organisation arbore toujours des visuels issus du IIIe Reich tels que la Wolfsangel, la célèbre figure bleue imprimée sur les drapeaux jaunes du régiment et utilisée en son temps comme symbole par la division SS Das Reich.
Toutefois, pour Meta, il y aurait maintenant deux Azov : le régiment Azov et le mouvement Azov. Le premier, autorisé, serait une unité de combat sous le commandement et l'autorité formels du gouvernement ukrainien. Le second resterait quant à lui dangereux. Le groupe californien explique ainsi que « les [autres] éléments du mouvement Azov, y compris le corps national, et son fondateur Andriy Biletsky » restent inscrits sur la fameuse liste. Il ajoute par ailleurs que « les discours de haine, les symboles de haine, les appels à la violence et tout autre contenu qui enfreint nos normes communautaires sont toujours interdits ». Qui en doutait ?
Source : Washington Post