© West Asia News Agency via Reuters
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Le conseil de surveillance de Meta veut autoriser le slogan « Mort à Khamenei ».

L'instance de supervision y voit plutôt un cri de contestation qu'une menace de mort.

Le conseil de surveillance veut prendre en compte le contexte

Est-ce une décision qui fera date dans l'univers Meta ? Le conseil de surveillance du groupe vient en effet d'invalider la suppression d'un post Facebook utilisant le slogan « Mort à Khamenei », guide suprême et plus haute autorité politique d'Iran.

Pour cette instance indépendante, qui supervise la modération des réseaux sociaux de la firme, ce slogan refléterait plus une opposition au pouvoir en place qu'une véritable menace de mort. « Dans le contexte du post et de la situation sociale, politique et linguistique plus large en Iran, "marg bar Khamenei" doit être compris comme "à bas". C'est un slogan rhétorique et politique, pas une menace crédible », explique le conseil.

Il autorise ainsi l'utilisation de ce slogan, et demande par ailleurs à Meta d'améliorer la prise en compte du contexte dans sa politique de modération. Il souhaite par ailleurs que le réseau social définisse clairement quand ce genre de menace rhétorique contre un chef d'État est admissible.

Le difficile équilibre à maintenir pour Meta

Cette décision tombe alors que l'Iran est, depuis maintenant plusieurs mois, secoué par des manifestations d'une ampleur inédite, faisant suite à la mort de la jeune Mahsa Amini trois jours après son arrestation par la police des mœurs en septembre dernier.

Les réseaux sociaux ont plusieurs fois déjà dû arbitrer entre la régulation des appels à la violence et la libre expression de l'opposition politique. Meta est particulièrement en difficulté sur cette question, puisque le groupe de Mark Zuckerberg a pour politique de bannir les propos incitant à des violences sérieuses, tout en cherchant à limiter cette catégorie aux menaces crédibles.

Ainsi, au début de la guerre en Ukraine, Meta avait introduit une exception dans ses règles pour les menaces de mort envers Vladimir Poutine, avant de faire machine arrière quelques jours plus tard.

Source : Reuters