Les influenceurs Lena Situations et Bilal Hassani sont parmi les plus suivis en France © Shutterstock
Les influenceurs Lena Situations et Bilal Hassani sont parmi les plus suivis en France © Shutterstock

Voyages, modes de consommation qu'ils encouragent, création de contenu et incitations à l'engagement : les influenceurs ont un impact carbone qui, pris individuellement, peut être considérable.

Les influenceurs et autres créateurs de contenu fédèrent pour certains des communautés d'abonnés gigantesques. L'agence digitale Footsprint et la société spécialisée dans l'analyse de données 1000heads (qui compte Alphabet-Google et Snap Inc. parmi ses clients) ont publié une étude qui nous en apprend plus sur l'impact climatique des influenceurs les plus connus. Les deux sociétés qui ont mené l'enquête expliquent qu'« une partie conséquente de leur bilan carbone est aujourd'hui largement sous-estimée ».

L'équivalent de 481 allers-retours Paris-New York par an ?

L'étude a dressé le portrait-robot de « Clara », une influenceuse française anonymisée qui est suivie par plus de 3 millions de personnes sur TikTok, YouTube et Instagram. Footsprint et 1000heads se sont appuyées sur des profils existants pour illustrer donc l'impact carbone de la publication et du visionnage des contenus de notre influenceuse aux 3 millions d'abonnés.

Celui-ci pourrait atteindre 1 072 tonnes de CO2e par an. C'est l'équivalent de 9 allers-retours Paris-New York par semaine, ou 481 trajets chaque année. Cette donnée peut paraître choquante, mais elle s'explique par différents facteurs qui sont tous plus ou moins de la responsabilité des influenceurs.

Les créateurs les plus suivis entraînent une double conséquence. D'abord, on peut parler de l'impact direct. Il s'agit ici de tous les voyages personnels qu'ils peuvent faire dans le cadre de leur activité, mais aussi de leurs modes de consommation. Puis nous avons l'impact indirect, qui concerne tous les modes de consommation qu'ils encouragent.

Peut-on promouvoir une influence plus responsable ?

Enfin, il y a la pollution qui va être générée par leur principale activité d'influence : la création et la publication de contenu sur les réseaux sociaux, conçu dans le but de générer de l'engagement, du partage, du temps de visionnage, etc. « L’étude démontre que l’empreinte carbone de Clara est une responsabilité collective, qui nécessite l’engagement de l’ensemble des parties prenantes vers une démarche de sobriété, incluant influenceurs et annonceurs, mais également les utilisateurs ainsi que les régies », lit-on dans le document.

Peut-on croire à une influence plus responsable, qui puisse promouvoir des modes de consommation et des pratiques plus respectueux de la planète, sans pour autant sacrifier ses performances média et statistiques ? L'étude y croit et avance même quelques bonnes pratiques pour maximiser le potentiel de réduction des émissions.

Quelles pratiques conseiller aux influenceurs ?

  • Réduire la durée des contenus vidéo ;
  • Compresser les vidéos sans affecter la qualité perçue ;
  • Prolonger la durée de vie des contenus pour favoriser et mieux diffuser les formats courts à impact ;
  • Prioriser le ciblage en Wi-Fi plutôt qu'en données cellulaires (4G ; 5G) ;
  • Privilégier les modes dits « low data » disponibles dans les paramètres des applications.

Source : Étude Footsprint/1000heads