Pendant que certains s'inquiètent des pratiques des vrais influenceurs, d'autres sont derrières de faux influenceurs. Même les marques s'y mettent, pour toujours mieux contrôler leur communication.
Et si les Nabila, Tibo InShape ou autres Lena Situations et Nicocapone étaient promis à bientôt être passés de mode ? À l'heure où de nombreux influenceurs sont épinglés par des entités comme la Répression des fraudes (DGCCRF), il est une tendance qui émerge et peut doublement inquiéter. Il s'agit de celle de mannequins, filles et influenceuses qui font la Une de certains magazines et brillent sur Instagram, sauf qu'elles ne sont… pas réelles. Derrière cela, on retrouve l'intelligence artificielle, et certaines grandes marques.
Les faux influenceurs ont la cote
Aujourd'hui, les créateurs de contenus et les marques sont de plus en plus nombreux à utiliser l'IA pour donner vie à des influenceurs synthétiques. Le marketing d'influence, une industrie qui pèse, rappelons-le, plusieurs milliards d'euros, fait vivre des millions de personnes dans le monde, d'un bout à l'autre de la chaîne.
On sait, selon Marketing Dive, qu'autour de 80% des consommateurs reconnaissent avoir fait preuve d'un intérêt pour un produit grâce à la publication d'un influenceur l'an dernier. Alors forcément, l'essor des influenceurs boostés à l'intelligence artificielle est vu, pour beaucoup, comme un moyen d'accélérer la vente de produits.
Plusieurs faux influenceurs totalisent des millions d'abonnés. Miquela Sousa, par exemple, compte déjà 2,5 millions de followers rien que sur Instagram. L'influenceuse virtuelle, suivie par des personnalités comme Jean-Michel Jarre et des marques comme MSI, revendique soutenir le mouvement Black Lives Matter. Elle a été mannequin de marques comme Chanel et Prada, rien que ça. Une autre fausse influenceuse brésilienne, Lu do Magalu, 7,1 millions de suiveurs sur Instagram, fait aussi bien la promotion de téléphones que de produits de maquillage.
Les marques comptent bien profiter des avantages des influenceurs virtuels
Pour les créateurs et les marques, les influenceurs IA sont une opportunité d'économiser à la fois du temps et de l'argent, tout en poussant à la surconsommation. Quoi de mieux, en effet, que de gérer en interne son propre marketing d'influence, de l'amont à l'aval ? Plutôt que de faire tester des produits à de nombreux influenceurs, un seul d'entre eux, virtuel, pourrait suffire. L'intérêt peut aussi être d'élargir sa représentation : les marques peuvent toucher davantage d'utilisateurs et de consommateurs en adaptant leurs vêtements et les mannequins IA qui les portent.
Les marionnettistes de ces influenceurs made in intelligence artificielle sont aussi confortés par le comportement de la génération Z, cible prioritaire du marketing d'influence. Cette dernière se fiche pas mal de savoir si les influenceurs sont réels ou non.
On peut aussi voir plus loin, et se dire que remplacer un influenceur bien humain par un compte IA met par définition fin à toute « humanité » dans l'influence. Les marques et les créateurs pourront manipuler leurs comptes à leur guise, et pas que pour vendre un manteau ou un rouge à lèvres. Les faux influenceurs pourront, qui sait, s'emparer de thématiques plus critiques, comme la politique, la géopolitique ou encore la finance. Alors qu'il deviendra de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux, ou l'inverse, l'émergence d'influenceurs factices peut légitimement être vue comme une source d'inquiétudes plurielles. Aux régulateurs de veiller au grain.
- Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
- Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
- De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter
Source : Axios