Alors que les relations sont de plus en plus tendues avec Pékin, le réseau social du groupe ByteDance souhaiterait changer d'air, pour mettre fin à tout amalgame.
Ce n'est pas nouveau, TikTok a du mal à se défaire de son appartenance chinoise. Depuis plusieurs mois, la maison-mère de ByteDance, accusée de liens étroits avec Pékin et certains médias d'État de l'empire du Milieu, essaie de se défaire progressivement de la Chine et de prendre ses distances de manière certaine avec le pouvoir. D'où le rapprochement avec le Royaume-Uni, où TikTok voudrait installer son siège.
Une volonté d'émancipation pas vraiment dans le bon timing
Si pour le moment aucune décision n'a été prise, l'intérêt de TikTok pour Londres est certain. Et il coïncide avec le récent recrutement de Kevin Mayer, ex-patron du streaming et des contenus audiovisuels chez Disney, comme nouveau directeur général de TikTok et chef d'exploitation du groupe ByteDance, exerçant qui plus est directement depuis Los Angeles. On pourrait aussi évoquer les recrutements de cerveaux du côté de Mountain View, berceau de Google.
Si l'intérêt de TikTok est réel, celui des Britanniques n'est pas certain. Sur place, la situation est ô combien délicate, à l'heure où Huawei a désormais jusqu'en 2027 pour se retirer des réseaux 5G du pays et où 3 millions de résidents de Hong Kong, ex-colonie, se sont vus offrir des visas pour l'Europe.
De même, la Chine ne voit pas d'un bon œil les préoccupations actuelles des États-Unis. Du côté de Washington, on porte une attention toute particulière sur l'application fétiche des jeunes et on envisagerait même une interdiction pure et simple sur le territoire. Le désir d'émancipation de TikTok ne semble ainsi pas s'exercer au meilleur des moments…
Source : Reuters