Donald Trump ne veut surtout pas que le groupe chinois soit majoritaire au capital de la future entité de TikTok. Une entrée boursière prochaine pourrait définitivement le convaincre.
Le président américain Donald Trump, qui multiplie les meetings et les phrases assassines envers son adversaire dans la course à la Maison-Blanche Joe Biden, n'a pas manqué de rappeler, jeudi, qu'il surveillait avec précaution le compte à rebours. « Nous allons prendre une décision bientôt », a-t-il déclaré. Le couperet est censé tomber le 20 septembre pour TikTok et sa maison-mère ByteDance. On sait désormais qu'Oracle devrait reprendre l'activité. Mais sous quelle forme ? Les négociations vont bon train à ce sujet. Une future entrée en Bourse est évoquée.
Un accord reste à trouver sur la participation de ByteDance au capital de la future entité américaine
En ce qui concerne le deal, on se dirige bien vers une opération avec le géant de la gestion des données, Oracle. Une information officialisée par Steven Mnuchin lui-même, le secrétaire américain au Trésor, en début de semaine et juste après l'annonce de la mise à l'écart de Microsoft par ByteDance (qui ne serait pas totalement hors course, selon Trump). Depuis, ce sont les modalités qui alimentent les débats.
La nouvelle société, qui prendra en charge les activités nord-américaines, australiennes et néo-zélandaises de l'application de partage de vidéos, devrait répondre au nom de TikTok Global. Et Donald Trump ne veut surtout que ce soit ByteDance qui en ait le contrôle. De fait, certains médias historiques américains, qui se disent bien informés, font état d'une participation minoritaire d'Oracle au capital de cette future entreprise, à hauteur de 20 % seulement.
Au final, les parties auraient trouvé un accord pour une participation américaine combinée (Oracle et Walmart) grimpant à 60 % du capital, laissant le reste à ByteDance, qui au passage devrait vendre sans céder son algorithme de recommandations, conformément à la volonté de Pékin. Le conseil d'administration serait aussi composé d'une majorité d'Américains, dont un certain Kevin Systrom, co-fondateur et ancien dirigeant d'Instagram, comme l'affirme le New York Times.
L'entrepreneur américain remplacerait ainsi Kevin Mayer, qui a quitté la société fin août, et Vanessa Pappas, qui occupe actuellement le poste par intérim. Kevin Systrom est un spécialiste des réseaux sociaux aux Etats-Unis. Après avoir vendu Instagram à Facebook en 2012, il a continué à diriger l'application jusqu'en 2018. Cette année-là, suite à un désaccord avec Mark Zuckerberg, il avait démissionné de son poste avec fracas…
Une introduction en Bourse d'ici un an ?
ByteDance semble avoir trouvé un autre moyen de convaincre l'administration Trump : l'introduction en Bourse. Dans cette hypothèse, celle-ci se ferait aux États-Unis, en toute logique, et pourrait intervenir d'ici un an. L'option pourrait séduire les dirigeants américains, puisqu'une entrée sur le marché boursier pourrait renforcer la participation d'investisseurs de l'oncle Sam et ainsi augmenter l'emprise des États-Unis sur le capital de TikTok Global.
La société a récemment été évaluée à plus de 50 milliards de dollars par certains investisseurs. Autant dire qu'une introduction en Bourse de l'entreprise aux USA constituerait l'un des plus grands démarrages d'une entreprise affiliée aux nouvelles technologies. TikTok compte, aujourd'hui, plus de 100 millions d'utilisateurs outre-Atlantique.
Sources : Financial Times, New York Times