© Evan El-Amin / Shutterstock.com
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La firme à la fenêtre pourrait bien être concurrencée par le numéro deux mondial du logiciel, plus proche qu'on ne l'imagine du président américain.

La division US de l'application mobile TikTok sera tôt ou tard séparée de la maison-mère chinoise, ByteDance. Tel est le souhait de Donald Trump, qui a finalement donné, la semaine dernière, 90 jours au lieu de 45 à l'entreprise pour céder ses opérations américaines à Microsoft… ou un autre. Car après la firme de Redmond et le réseau social Twitter qui serait intéressé dans une moindre mesure, c'est au tour d'Oracle d'entrer dans le jeu. Sauf qu'à l'inverse du petit oiseau bleu, le géant américain des systèmes de gestion de données a reçu le sincère soutien du pensionnaire de la Maison-Blanche.

La complicité entre Larry Ellison et Donald Trump, qui pourrait tout changer

Mardi, Donald Trump a déclaré qu'Oracle Corp. était bien capable d'acquérir les opérations de TikTok sur le sol américain. Vantant « une compagnie géniale », le dirigeant voit évidemment d'un bon œil l'intérêt porté par la société qui pèse 170 milliards de dollars à l'application aux 100 millions d'utilisateurs outre-Atlantique. Et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, Oracle possède déjà certains liens avec ByteDance. Le géant a eu affaire avec General Atlantic et Sequoia Capital, des investisseurs de la firme pékinoise, avec lesquels il travaille sur une offre destinée au rachat des activités de TikTok en Amérique du Nord, en Nouvelle-Zélande et en Australie, comme le révèle le Financial Times. Comme a pu le faire Microsoft au début du mois d'août.

Autre élément qui pourrait se révéler déterminant : la proximité entre Donald Trump et le co-fondateur et président d'Oracle, le milliardaire Larry Ellison, à la tête d'une fortune de 72,8 milliards de dollars, faisant de lui la septième personne la plus riche de la planète. Preuve de leurs liens certains, l'homme d'affaires de 76 ans avait organisé, en février dernier, une collecte de fonds à l'attention du président américain, en Californie.

Microsoft a de quoi craindre le positionnement d'Oracle

Si on ignore la position réelle de Washington quant à l'intérêt d'Oracle, la relation entre les deux dirigeants et la courte déclaration de Donald Trump sur le dossier (en référence à ce que nous écrivions en début d'article) pourraient jouer en faveur de l'entreprise de Larry Ellison, constituant une alternative plus que crédible à l'offre de Microsoft, bien qu'Oracle n'a pas encore déposé d'offre officielle de rachat des opérations.

TikTok ne se fait plus d'illusion concernant son destin aux États-Unis. L'application, considérée par l'administration Trump comme un outil d'espionnage piloté par le renseignement chinois, pourra continuer de fonctionner au pays de l'Oncle Sam, à la condition de céder ses activités américaines à une entreprise locale.

Sans se lancer dans des pronostics hasardeux, Microsoft et Oracle ont de sérieux atouts à faire valoir. Donald Trump imposera-t-il à Oracle de reverser une partie des fruits de la vente de TikTok au Trésor américain comme il a pu le demander à Microsoft et ainsi mettre à profit ses liens avec son cofondateur ? Utilise-t-il indirectement ses liens avec Larry Ellison pour faire pression sur Microsoft et accélérer le rachat ? La conclusion sera bateau : « réponse au prochain épisode ». Car oui, il y aura bien un autre épisode.