Le sort de l'application aux États-Unis est toujours indécis, alors que la fenêtre « vente avant suppression du territoire » se referme ce dimanche.
TikTok n'est toujours pas officiellement vendue aux États-Unis. On sait désormais que l'application n'est pas loin de boucler un deal avec Walmart et Oracle, et que sur le principe, l'administration Trump est d'accord. Mais deux éléments se heurtent encore à la finalisation des négociations : ByteDance qui demande à Pékin de faire une exception pour l'exportation de son algorithme d'un côté, et un juge américain, qui a demandé jeudi au gouvernement américain de décaler l'interdiction du service de l'autre. Une preuve qu'une telle opération demande du temps.
ByteDance réclame une exception sur le transfert de technologies à Pékin…
S'il paraissait presque évident en début de semaine, l'accord entre les différentes parties au dossier TikTok ne semble aujourd'hui tenir qu'à un fil. On avait déjà pu s'en rendre compte il y a quelques jours en découvrant la dissonance des discours de ByteDance, qui pense conserver la majorité du capital de la future structure américaine, TikTok Global, et de Walmart/Oracle/USA, convaincus de détenir une part majorité de l'entreprise grâce aux investisseurs américains.
Désormais, ByteDance tente de convaincre le gouvernement chinois et plus particulièrement le bureau du Commerce de lui octroyer une licence faisant figure d'exception aux mesures prises récemment pour limiter le transfert de technologies. L'algorithme de recommandations utilisé par TikTok est directement tombé sous le coup des nouvelles mesures de Pékin, ce que le groupe ByteDance veut contourner.
Cette demande de ByteDance peut traîner jusqu'à 30 jours pour obtenir l'autorisation de transfert de la technologie. Ce qui est loin d'être acquis. Le ministère chinois du Commerce a en tout cas accusé réception de la demande, jeudi, et affirme l'étudier avec attention.
… et demande un report de l'ultimatum à Washington
Aux États-Unis, le sort de TikTok US a également connu un nouveau rebondissement jeudi, puisqu'un juge américain a demandé au gouvernement de repousser le fameux ultimatum fixé à dimanche soir. Rappelons que si un accord n'est pas trouvé avant le 27 septembre (initialement, Donald Trump avait misé sur le 20 septembre), l'application est censée être interdite aux États-Unis. En cas de refus du gouvernement, une nouvelle audience pourrait être organisée dimanche matin.
Pour demander la suspension de son bannissement des boutiques d'applications et obtenir cette injonction du juge, TikTok avait déposé, mercredi, un recours devant le tribunal de Washington, faisant valoir notamment certaines considérations économiques. Plusieurs annonceurs de poids ont au moins provisoirement suspendu leurs campagnes publicitaires du réseau social, ce qui a occasionné une perte de 10 millions de dollars en revenus publicitaires pour TikTok aux USA sur le seul mois d'août. L'entreprise indique aussi qu'elle aurait de plus en plus de mal à recruter son personnel, au regard des accusations d'espionnage et de ponction des données auxquelles elle doit faire face.
On voudrait bien écrire que ce week-end s'annonce décisif pour l'avenir de TikTok aux États-Unis, mais étant donné que nous ne sommes plus à un rebondissement près, mieux vaut ne pas faire de projection. Outre-Atlantique, les utilisateurs, eux, espèrent pouvoir profiter de leur réseau social favori encore longtemps.
Source : Cnet