Après avoir inventé le lien hypertexte en mars 1989, Tim Berners-Lee donne le coup d'impulsion pour la création du World Wide Web. Cinq ans plus tard, l'homme fonde le World Wide Web Consortium - W3C - une organisation internationale chargée de réguler les évolutions du Web en concevant des standards qui seront adoptés par les plus grands acteurs de l'industrie.
Par le passé, les éditeurs de navigateurs concevaient leurs propres versions du langage HTML, des initiatives se traduisant le plus souvent par un manque d'interopérabilité entre les applications, notamment au niveau du rendu des pages Web. Le W3C a pour objectif de proposer un Web universel. En travaillant avec Microsoft, Google, Apple, Opera ou Mozilla, l'idée est de mettre en place des standards et de faire évoluer ces derniers dans une même direction. Aujourd'hui, le consortium publie la recommandation HTML5, deux ans après avoir présenté la définition complète.
Bien entendu, il n'aura pas fallu attendre la recommandation publiée par le W3C pour que les navigateurs embarquent peu à peu les nouveautés du langage HTML. Google, Mozilla, Microsoft ou encore Safari s'y attellent depuis des années et ont fait évoluer leurs applications. Pour mémoire, le HTML5 offre par exemple de lire une vidéo ou un fichier audio sans plugin, l'accélération matérielle, de nouvelles balises sémantiques, le stockage des données pour un accès déconnecté ou des interfaces de programmation permettant d'optimiser les jeux en ligne.
Dans un communiqué, Tim Berners-Lee déclare : « Il nous paraît aujourd'hui naturel de regarder une vidéo directement dans son navigateur Web, ou encore d'accéder au Web sur son téléphone (...) Nous nous attendons à pouvoir partager des photos, faire du shopping, lire le journal, et accéder à des informations partout, et sur tout type de terminal. Bien qu'invisibles pour la plupart des utilisateurs, HTML5 et la plateforme Web sont à l'origine de leurs attentes croissantes ».
Le développement du HTML 5 n'a toutefois pas été sans problèmes. L'on se souvient par exemple de la scission entre le W3C et WHATWG, un groupe formé par Ian Hickson, employé chez Google et auteur des tests Acid2 et Acid3 et de la spécification Web Applications 1.0/HTML 5. WHATWG souhaite voir une évolution continue du HTML tandis que le W3C préfère publier des versions arrêtées et numérotées. L'on se souvient également des débats ayant agité les pro-Flash et les pro-HTML5 sur la lecture de vidéo en streaming.
Qu'apporte donc cette recommandation officielle ? Le W3C explique ainsi : « avec la publication de la Recommandation HTML5, les développeurs de logiciels bénéficient de la licence libre de droits pour les brevets concernant HTML5 de la part de plus de soixante sociétés, en accord avec les règles de la politique de brevets du W3C ».
Le W3C travaille déjà sur de nouveaux standards parmi lesquels nous retrouvons entre autres, WebRTC, pour des communications multimédia en temps réel, l'accès à certains capteurs, qu'il s'agisse du Bluetooth, du NFC ou des vibreurs des smartphones, mais également sur des fonctionnalités d'accessibilité et de sécurité.