La libéralisation du rail en Europe continuera en 2019 avec l'ouverture à la concurrence du transport de passagers. Cette perspective, imposée par la Commission européenne, remettra en cause le monopole historique de la SNCF. Pour s'y préparer, la compagnie ferroviaire veut monter d'un cran la qualité de ses services, avec son projet Excellence 2020. Ce qui sous-tend une adaptation de la gestion du personnel.
Delphine Comolet, directrice de projet au sein de la DRH SNCF Mobilités - Crédit : SNCF.
Pour gérer ses 250 000 salariés, depuis longtemps, le groupe utilisait un outil développé en interne, réputé peu souple et complexe. Il a fallu faire table-rase. La SNCF a fait appel à l'éditeur de solutions de ressources humaines dans le cloud Talentsoft. Et a ainsi refondu son support d'entretiens annuels, son module de suivi de carrières, son outil de revues managériales (pour connaître les collaborateurs) et sa bourse de l'emploi.
Delphine Comolet, responsable du projet au sein de la direction des ressources humaines SNCF Mobilités, nous explique que l'enjeu était de réussir à mieux connaître les nombreux collaborateurs, afin d'individualiser leur parcours professionnel. La particularité des employés, dans cette entreprise : ils y restent en moyenne 35 ans, ce qui suppose de suivre leur évolution et de les former. Une optimisation qui aurait un impact sur le client.
Vision unifiée et mobilité
Une fois la lourde migration effectuée vers le nouvel outil, le bénéfice est d'avoir une vue unifiée sur les carrières de chacun. Que ce soit pour les managers, les conseilleurs carrières ou la DRH. « Talentsoft offre une seule base de données réunissant les informations de carrière, formation, mobilité, les compétences métier, le projet professionnel... Le tout, alimenté par plusieurs personnes », souligne Delphine Comolet.Au-delà de cette simplification, la responsable de projet se satisfait de l'apport du SaaS, ou logiciel disponible dans le navigateur, et facturé par abonnement. « C'est moins cher, la mise à jour est assurée, et l'installation a été rapide. » Et puis, chaque nouvelle fonctionnalité peut être implémentée comme une brique. Testé sur 50 000 collaborateurs, son taux d'acceptation a été de 95 %. « Les managers sont très à l'aise », dit-elle.
C'est donc un « grand coup de pied dans la fourmilière » des processus « rigides d'avant », où de nombreux rapports se faisaient sur support papier, et où la bourse de l'emploi demandait sept niveaux de validation - bloquant le processus en cas d'absence d'un maillon de la chaîne. Une application mobile a même été conçue pour que les conducteurs et les contrôleurs puissent consulter, dans le train, les postes ouverts en interne.
Vidéos et réseaux sociaux
À côté de cet outil, la direction des ressources humaines de la SNCF dit utiliser depuis longtemps un réseau social d'entreprise où l'on y partage les bonnes pratiques. Si bien que Delphine Comolet a mis de côté l'e-mail. La transmission du savoir s'opère aussi avec des vidéos de 7 minutes « plus pratiques à consulter qu'un fichier PDF que l'on ouvre jamais ». Par souci d'agilité, tournage et montage sont faits avec des outils grand public.Partenaire de l'accélérateur de start-up Sprint à Paris (ex-Le Camping), la SNCF s'intéresse à l'innovation et n'hésite pas à recourir à de nouvelles solutions pour ses besoins en interne, comme l'outil d'organisation d'ateliers collaboratifs Stormz. Malgré sa taille, la compagnie s'essaie à des « choses simples et rapides ». Apparu en 2007, Talentsoft est finalement aussi une start-up. Et elle gère l'ensemble des RH du groupe.
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