Photoshop CS6 : un grand cru du logiciel de retouche ?

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 17 juillet 2012 à 17h00
Photoshop CS6 sort enfin, 2 ans après la version CS5, qui marquait les 20 ans de la star des logiciels de retouche photo. Au programme : un nouveau moteur de rendu, une interface remaniée et quelques nouveaux outils impressionnants. Un grand cru ?

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Que dire encore pour introduire Photoshop ? Le logiciel de retouche d'Adobe a passé le cap des 20 ans en 2010, et vu défiler presque toutes les versions de Windows et Mac OS, ainsi que 3 architectures : 68000, PowerPC et X86 ! Avec la version CS5, le logiciel semblait achever sa mutation, prenant enfin en charge le 64 bits sur Mac OS X, la version Windows le gérant depuis la CS4.

La version CS6 de Photoshop se lance quant à elle dans l'accélération GPU en adoptant le Mercury Engine, moteur de rendu avec accélération matérielle inauguré avec Premiere Pro CS5. Du côté des fonctionnalités, la « cuvée » CS6 bénéficie de nouvelles fonctionnalités tirant parti des algorithmes « content aware », ainsi que de nouveaux outils pour créer des flous de profondeur de champ et corriger avec précision les distorsions d'objectifs.

La version CS6 de Photoshop ajoute également des cordes à l'arc du logiciel, ou plus précisément les renforce : les outils d'édition vidéo se voient améliorés et désormais disponibles sur la version standard du logiciel, tandis que Photoshop Extended CS6 bénéficie d'une toute nouvelle gestion de la 3D plus intuitive.

Alors, indispensable, ce nouveau Photoshop? Voyons si cette mise à jour justifie le passage à la CS6 !

Installation et activation

Photoshop CS6 est toujours commercialisé en deux éditions. La version standard est proposée au prix de 955,60 euros en version complète, ou 273,88 euros en mise à jour, depuis la version CS3 au minimum. La version Extended offre en plus des fonctionnalités liées à la 3D, et coutera 1374,20 euros en version complète, et 477,20 euros en mise à jour, des tarifs qui demeurent onéreux, même si le logiciel s'adresse à des professionnels.

Parallèlement aux versions boites de la Creative Suite 6, Adobe a également lancé son offre d'abonnement Creative Cloud. Même si Photoshop n'est qu'un des composants de l'offre, cette formule d'abonnement change quand même la donne concernant la commercialisation de Photoshop. Creative Cloud donne accès à tous les logiciels de la Creative Suite Master Collection, plus Lightroom et deux applications exclusives, Edge et Muse, ainsi que des réductions sur les applications mobiles d'Adobe, et un espace de stockage en ligne de 20 Go. Deux formules sont proposées : un abonnement de 61,49 euros/mois pour un engagement de 12 mois, ou 92,24 euros/mois sans engagement, le tout étant donné TTC. La licence de Creative Cloud autorise deux activations sur PC ou Mac (ou les deux), et propose toute l'installation des logiciels dans toutes les langues.

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Comparons ce qui est comparable : un utilisateur ayant besoin uniquement de Photoshop n'aura pas forcément intérêt à investir dans une formule d'abonnement certes alléchante, mais tout de même chère sur le long terme.Néanmoins, plusieurs détails ont de quoi faire grincer des dents, Adobe privilégiant clairement sa solution dans le nuage par rapport au modèle classique. Tout d'abord, en version boite, Photoshop CS6 ne permet l'installation que sur 1 plateforme. L'utilisateur a droit à 2 activations, mais uniquement sous Windows, ou uniquement sous Mac OS X. En outre, les versions boite sont limitées à une seule langue, contrairement au cloud. À noter également qu'Adobe propose toujours une formule d'abonnement pour Photoshop CS6 en version standard... Mais pas pour la version Extended, disponible dans Creative Cloud.

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En revanche, si l'activation est toujours un processus dont on se passerait, Adobe propose une gestion toujours aussi souple de la chose : à condition de bien penser à désactiver ses licences avant une réinstallation système, par exemple, on pourra activer et désactiver à loisir ses deux copies. Attention cependant : l'activation par Internet est automatique lors de la première installation.

Configuration requise : quelques précisions

Photoshop CS5 était la première version de Photoshop à bénéficier d'une prise en charge 64 bits sous Mac OS X. Avec la CS6, Adobe relève encore la barre puisque Photoshop est désormais uniquement 64 bits sur cette plateforme, et nécessite au minimum Mac OS X 10.6.8 ou Lion. Ça ne pénalisera certes pas énormément de monde : seuls les tout premiers Mac Intel étaient équipés d'un processeur Intel Core Duo, et tous les Mac Intel 64 bits peuvent exécuter Snow Leopard. Néanmoins, c'est une limitation à préciser, d'autant plus que ça n'est pas du tout le cas sous Windows, où les deux versions sont toujours proposées, et les pré-requis en matière de système sont également plus bas : Windows XP SP3 au minimum.

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Il y a cependant un gros bémol à apporter : les utilisateurs de Windows XP ne pourront bénéficier ni de « certaines fonctionnalités » accélérées par le GPU, ni de la partie 3D de Photoshop Extended. Étant donné que l'autre chasse gardée de Photoshop Extended, la vidéo, est désormais disponible dans Photoshop CS6 Standard, autant dire que cette dernière édition est tout simplement à proscrire sous Windows XP.

Interface et ergonomie

Un seul lancement de Photoshop CS6 et un changement saute aux yeux : l'interface est passée aux tons de gris foncés déjà adoptés par Lightroom ou Photoshop Elements. C'est une tendance qui aura ses fans comme ses détracteurs, mais qui s'avère assez pertinente dans la mesure où elle permet de mettre davantage l'accent sur l'image par rapport aux éléments de l'interface.

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Néanmoins, les puristes préférant le thème de couleur original ne sont pas laissés pour compte : il est en fait possible de choisir entre 4 thèmes : allant du noir au gris clair traditionnel.

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Sur Mac OS X, on conserve en outre le choix entre le mode « tout-en-un », similaire à la version Windows, et le traditionnel affichage en palettes séparées, plus proche de l'esprit original de Mac OS.

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Comme la plupart des applications de la suite, Photoshop propose toujours un choix entre plusieurs espaces de travail prédéfinis, consacrés aux différents types de tâche (ici 3D, animation, peinture, photographie et typographie), ainsi qu'un espace permettant de se familiariser avec les nouveautés de la version. Et puisqu'on en a fini pour les changements dans l'interface générale, les outils étant toujours à gauche et les palettes toujours à droite, plongeons sans plus attendre dans ces nouveautés !

Photoshop se met au Mercury Engine

La version CS6 de la Creative Suite étend la prise en charge du Mercury Engine. Introduit avec Premiere Pro CS5, ce nouveau moteur de rendu accélérait nettement la fluidité et la réactivité des prévisualisations dans le logiciel de montage vidéo.

Dans Photoshop CS6, le Mercury Engine bénéficie notamment aux fonctionnalités 3D, mais pas que ! Les outils tels que la « Déformation de la marionnette » (sic) ou le filtre Fluidité voient également leurs performances boostées, et ça se vérifie dans les faits !

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L'application de ce dernier est d'une réactivité à toute épreuve, même avec une image très volumineuse, alors que les performances prennent un sérieux coup dans l'aile dès que l'on augmente la taille du pinceau sous CS5. Idem avec le « puppet warp », où les distorsions appliquées au même calque sont nettement plus fluides.

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L'implémentation du Mercury Engine dans Photoshop CS6 diffère de celle, plus exigeante, de Premiere Pro. Alors que ce dernier nécessite l'utilisation de cartes graphiques bien précises, dont la liste est disponible sur la FAQ américaine d'Adobe, les fonctionnalités accélérées par le Mercury Engine dans Photoshop CS6 utilisent OpenGL et OpenCL, et il est à priori possible d'en bénéficier avec n'importe quel GPU moderne. NVIDIA indique que tous ses GPU sont ainsi compatibles avec les fonctionnalités, et liste également « d'autres GPU » comme compatibles.

Les nouveaux outils de retouche

À chaque nouvelle version de Photoshop ses nouveaux outils à l'effet « Wow » parfois épatant. La version CS6 ne fait pas exception à la règle avec notamment de nouvelles variations de la technologie « content aware » d'Adobe, un impressionnant outil de correction des distorsions d'objectifs grand-angles, ou encore un générateur de flous de profondeur de champ très intuitif.

Toujours plus de content aware

Depuis Photoshop CS4, Adobe multiplie les usages de sa technologie « content aware » qui permet de retoucher certains aspects d'une photo en prenant compte de l'environnement. On avait déjà le recadrage dynamique dans la version CS4, puis le très impressionnant Content Aware Fill dans la CS5, qui permettait tout simplement d'effacer un objet et de recalculer l'arrière-plan.

La version CS6 s'enrichit de 2 nouveaux outils. Le plus impressionnant est le déplacement basé sur le contenu, en français dans le texte. L'idée est toujours la même : sélectionner un objet, mais cette fois-ci, l'outil permet de le déplacer ailleurs dans la scène. La limitation ne change pas non plus : la qualité du résultat dépendra de l'homogénéité de l'arrière-plan d'origine... et de celui de destination. Néanmoins, déplacer un sujet sur une pelouse, par exemple, peut donner de bons résultats.

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Le second outil « content aware » n'est pas vraiment une nouveauté, mais plutôt une amélioration : il s'agit en fait de l'outil Rapiécer qui profite désormais de la technologie content aware pour optimiser la pertinence du résultat.

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Grand angle adaptatif

Photoshop CS6 enrichit les fonctionnalités de correction de la perspective et des distorsions de l'objectif. On se souvient de l'outil Correction de l'objectif, déjà intégré à la version CS5 : celui-ci permettait de corriger les distorsions en se basant sur l'analyse des métadonnées de la photo, et des profils d'objectif prédéfinis.

La version CS6 propose un second outil : le grand angle adaptatif. Celui-ci se base toujours sur les métadonnées, mais permet désormais de corriger un cliché ligne par ligne afin d'obtenir un résultat optimal, en fonction des lignes que vous avez tracées, le long des arêtes de bâtiments par exemple. Bien pensée, la fonctionnalité permet surtout de corriger avec facilité des photographies réalisées avec un objectif grand-angle, ou même des panoramas.

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De nouveaux filtres de flou

La section filtres de Photoshop CS6 se dote également de nouveaux outils qui suivent une tendance observée dans d'autres logiciels de retouche photo : la simulation des flous de profondeur de champ. Les trois filtres disposent d'un fonctionnement similaire : l'ajout dans l'image de zones de flou que l'on va pouvoir contrôler en temps réel, et directement depuis une sympathique interface qu'Adobe appelle « HUD », et qui se superpose à l'image pour influer directement sur les paramètres. On en avait déjà eu quelques exemples assez pertinents dans la version CS5, notamment sur l'outil pipette. Ici, les potentiomètres circulaires sont particulièrement intuitifs, et le rendu en temps réel du flou met là encore visiblement le Mercury Engine à profit.

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L'outil Flou de profondeur de champ permettra ainsi d'appliquer un ou plusieurs points, et deux variantes sont donc proposées : le flou de diaphragme, permettant cette fois-ci de créer des zones délimitées par un diaphragme paramétrable, et l'outil Inclinaison-Décalage, simulant les zones de netteté des objectifs à décentrement et bascule. Dans tous les cas, c'est simple à mettre en œuvre, ludique et très efficace.

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3D et vidéo : des composants revus et corrigés

Photoshop CS6 est proposé comme d'habitude depuis la version CS3 deux versions : la version Standard et la version Extended. Celle-ci se caractérisait jusqu'ici par deux fonctionnalités supplémentaires : la prise en charge de la 3D, et l'édition (basique) de vidéos.

Cette dernière fonctionnalité est désormais étendue à la version standard, et s'accompagne au passage de quelques nouveautés. Bien entendu, il ne s'agit pas ici d'empiéter sur Premiere Pro, mais simplement d'apporter quelques outils permettant d'éditer rapidement des vidéos capturées à partir d'un reflex par exemple. Le module de montage permet ainsi d'effectuer des opérations très basiques : ajout de transitions, gestion indépendante des pistes audio, trim...

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On note aussi l'intégration d'options assez poussées d'exportation via Adobe Encoder, avec des préréglages incluant notamment divers formats de smartphones et tablettes, ou encore des formats destinés à YouTube ou Vimeo. Rien d'extraordinaire donc, mais la fonctionnalité peut avoir son intérêt pour de l'édition rapide.

Reste l'autre apanage de Photoshop Extended : la 3D ! Et sur ce point, Adobe a revu les choses en profondeur, avec une interface refondue, permettant de manipuler les objets avec beaucoup plus de simplicité. Là encore, Adobe a mis l'accent sur l'usage de ses interfaces HUD, qui offrent un accès plus direct à la manipulation : vous pourrez ainsi positionner votre objet selon les 3 axes, mais aussi effectuer facilement des torsions, déformations et autres biseautages en manipulant directement des outils contextuels intuitifs, sans nécessairement passer par des palettes d'outils (qui restent évidemment accessibles).

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Autre bonne intégration des HUD : la gestion de la lumière ! Les différents éclairages peuvent être manipulés directement dans l'image, et il est même possible d'effectuer des glisser/déposer sur les ombres pour modifier simplement la direction de l'éclairage.

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Néanmoins, Photoshop n'étant pas à proprement parler un outil de création 3D, la gestion des objets 3D est avant tout présente pour agrémenter vos images, et c'est particulièrement vrai pour le texte. Après l'introduction de l'extrusion 3D dans Photoshop CS5, la version CS6 va encore plus loin en laissant, même après la conversion d'un texte en objet 3D, la main à l'utilisateur sur le texte que l'on peut modifier à tout moment.

Tous ces ajouts contribuent à faire de la gestion 3D un vrai atout de Photoshop Extended par rapport à la version standard, et une fonctionnalité bien mieux intégrée au logiciel. En revanche, ils se monnaient au prix fort si on part sur une version boite de Photoshop CS6 : plus de 300 euros séparent les deux versions.

Les petits détails qui font la différence ?

En plus des nouveautés les plus majeures, Photoshop CS6 apporte enfin quelques petites améliorations bienvenues à certains outils. Ainsi, le recadrage d'image bénéficie d'un nouveau mode par défaut qui déplace l'image en fonction de votre recadrage, permettant ainsi d'obtenir une prévisualisation plus immédiate du résultat de votre rognage. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est un petit détail particulièrement bien implémenté.

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On note également quelques optimisations au niveau des réglages d'image : les réglages Luminosité/contraste, Niveaux et Courbes disposent à présent de réglages automatiques. On se demande pourquoi ça n'était pas le cas avant, mais c'est toujours ça de pris.

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Enfin, le logiciel se dote de fonctionnalités de sauvegarde et de récupération : il est ainsi possible de fixer un intervalle de sauvegarde automatique, permettant la restauration en cas de plantage. La sauvegarde est également possible en arrière-plan, pas mal pour ne pas bloquer le logiciel pendant la sauvegarde de grosses images. En revanche, on aurait souhaité, sur Mac, une intégration de la fonctionnalité de sauvegarde automatique et de gestion des versions de Mac OS X Lion.

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Test de performances

On a vu plus haut que Photoshop CS6 inclut un nouveau moteur de rendu graphique, et le gain en performances qu'il procure est évident : les fonctions optimisées pour ce nouveau Mercury Engine sont nettement plus fluides et réactives. Mais qu'en est-il des performances générales du logiciel, notamment pour l'application de filtres ?

Pour mesurer ce point, nous utilisons le Photoshop Benchmark v3 de Driver Heaven. Celui-ci consiste en une série de filtres appliqués à une image haute résolution. La durée de chaque opération est relevée, et le total le moins élevé sera donc le meilleur résultat.

Le test a été réalisé sur un PC équipé d'un processeur Intel Core i7 2600 cadencé à 3,4 GHz, de 8 Go de mémoire vive, d'un disque dur d'1 To à 7200 tours minutes, et d'une carte graphique GeForce GTX 560 Ti. Le PC exécute Windows 7 Service Pack 1 en Edition Professionnelle, toutes les mises à jour ayant été effectuées au préalable. Le mode Performances Elevées est activé. La version de Photoshop CS6 utilisée est la version Extended 64 bits.

Benchmark : 98-1414


Comme on l'avait constaté avec la version CS5 par rapport à la CS4, Photoshop semble avoir atteint, en matière d'application de filtres, ses limites : l'écart est tout simplement imperceptible !

En revanche, on retrouve, comme nous l'avions mesuré sur la version CS5, un écart très net entre la version 32 bits et la version 64 bits de Photoshop CS6, un écart là encore creusé par un seul filtre : l'extrusion, qui met près de 30 secondes supplémentaires sur la version 32 bits.

Des apports limités, donc, sur ce point, mais qui sont toutefois contrebalancés par le net gain en réactivité observé sur certaines fonctionnalités qui bénéficient de l'accélération GPU. Bref, les gains par rapport à la version CS5 dépendront essentiellement de votre usage de Photoshop.

Photoshop CS6 est-il vraiment pour vous ?

Photoshop CS6, on l'a vu, est une mise à jour solide, bénéficiant d'améliorations sur le plan des fonctionnalités comme des performances. Néanmoins, et malgré l'introduction de l'offre Creative Cloud qui permet d'étaler le coût sur un abonnement mensuel, Photoshop reste un logiciel très cher si vous n'êtes pas un professionnel, auquel cas son coût sera évidemment amorti.

C'est pourquoi il est intéressant de faire un tour des solutions alternatives disponibles. Bien entendu, cette section ne s'adresse pas aux professionnels de l'image ayant des besoins exigeants, mais plutôt à ceux pour qui Photoshop est, à tort, la seule référence qu'ils aient en tête pour retoucher leurs images : sachez-le, il n'y a pas que Photoshop CS dans la vie, et vous aurez peut-être tout intérêt à utiliser plutôt l'une de ces alternatives pour retoucher des photos pour le web, par exemple.

Photoshop Elements 10

La première alternative est évidemment Photoshop Elements, la version grand public de Photoshop. Bien entendu, pour de nombreux utilisateurs, Elements n'est tout simplement pas une solution viable : pas fou au point de cannibaliser les ventes de son logiciel professionnel, Adobe segmente nettement ses deux solutions, et Photoshop Elements affiche des limitations qui pourront paraître rédhibitoires : pas de scripts, pas de groupes de calques, pas de CMJN, des styles de calques beaucoup plus limités, pas de 64 bits... En outre, l'orientation grand public de l'interface pourra en dérouter plus d'un : même si les conventions sont les mêmes, Photoshop Elements est évidemment pensé avant tout pour la retouche automatisée et l'amélioration de photos de famille.

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Pourtant, limiter Photoshop Elements à un outil pour photographes amateur serait un raccourci : en réalité, Elements suffit à la réalisation de nombreuses opérations de retouche, et Adobe n'hésite pas à porter la plupart de ses technologies phare vers sa version grand public. Ainsi, les dernières versions en date intègrent le remplissage « content aware » qui a fait son apparition avec Photoshop CS5. D'autres outils hérités des précédentes CS sont également de la partie comme la recomposition, pratique pour rapprocher deux sujets dans une photo (si l'arrière-plan le permet). Si vos besoins en retouche ne sont pas trop exigeants, ou si vous n'avez pas besoin de travailler pour l'impression, Photoshop Elements 10 devrait s'avérer suffisant, tout en conservant quelques fonctionnalités majeures de son grand frère.

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Paint Shop Pro X4

Sous Windows, une autre alternative à considérer est évidemment Paint Shop Pro de Corel. Historiquement, le logiciel hérité du rachat de l'éditeur Jasc s'est toujours présenté comme une alternative moins onéreuse à Photoshop, peut être pas aussi puissante sur certains points, mais faisant l'essentiel du job. Depuis son rachat par Corel, Paint Shop Pro a emprunté une voie plus grand public, intégrant notamment des fonctionnalités qui ont pu faire sourire (bronzage, maquillage, blanchissement des dents...), et des assistants qui alourdissent quelque peu l'interface.

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Pourtant, Paint Shop Pro reste une solution valable pour retoucher ses photos, et contrairement à Photoshop Elements, artificiellement bridé pour ne pas faire d'ombre à Photoshop, Paint Shop Pro représente un compromis parfois intéressant entre les deux : sa gestion des calques est notamment plus complète, avec la possibilité de créer des groupes, et des styles de calques plus complets et proches de ce que propose Photoshop. Il est aussi un peu moins cher que son concurrent.
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GIMP

Impossible de parler des alternatives à Photoshop sans évoquer le cas de GIMP. Le débat fait rage depuis 10 ans : le logiciel de retouche libre est-il une alternative à Photoshop ? Là encore tout dépendra de votre usage et de vos besoins. En revanche, ce qui est un fait, c'est que GIMP est une solution de retouche gratuite très puissante, qui propose non seulement tout ce dont on aura besoin pour un usage courant, mais même bien plus pour qui se donne la peine d'explorer ses possibilités de scripts.

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Car c'est là le principal frein à l'utilisation du logiciel : sa complexité. Extrêmement puissant, le logiciel souffre tout de même d'une interface pas franchement évidente au premier abord. Il y a eu de gros progrès faits sur ce point, et notamment dans la version 2.8 qui apporte enfin un mode « fenêtre unique » moins déroutant. Une phase d'apprentissage sera donc nécessaire pour maitriser et personnaliser à sa guise l'interface du logiciel, mais sa gratuité est néanmoins un avantage certain. D'autres logiciels de retouche gratuits existent, mais aucun n'atteint la richesse fonctionnelle de GIMP.

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Pixelmator

Si vous utilisez un Mac, vous aurez tout intérêt à regarder du côté du très bon Pixelmator, un éditeur d'images assez minimaliste, mais tout de même puissant, rapide, agréable à utiliser, et surtout pas cher : distribué sur le Mac App Store, il est proposé, à l'heure où nous écrivons ces lignes, à 11,99 euros, avec les conditions Mac App Store, qui garantissent une installation sur tous les Mac dont vous disposez.

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La grande force de Pixelmator, outre son interface sobre et simple d'utilisation, réside dans sa grande variété de filtres, et leur rapidité d'application. Le logiciel utilise pour cela les bibliothèques Core Image et Quartz Composer de Mac OS X, accélérées par le GPU. En clair, les filtres s'appliquent en temps réel, et alors que l'on s'attend à une phase de rendu après avoir validé les réglages, ceux-ci sont en fait déjà appliqués ! La gestion des calques est très basique mais le logiciel gère tout de même les masques de fusion, tandis que la plupart des outils de réglages principaux sont là : courbes, niveaux, luminosité/contraste, couches, remplacement de couleur... Une application au prix plancher mais aux fonctionnalités loin d'être inintéressantes !

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Conclusion

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Après la version CS5, qui représentait la dernière grosse transition de Photoshop (le passage aux API Cocoa et au 64 bits sur Mac OS X), quelle allait être l'évolution technologique principale de Photoshop CS6 ? La réponse est indéniablement l'adoption du Mercury Engine, le moteur de rendu avec accélération GPU, introduit dans Premiere Pro CS5. Celui-ci donne un sérieux coup de fouet au rendu des fonctionnalités les plus gourmandes de manipulation en temps réel, notamment les articulations de sujets, ou les déformations « liquides » de l'image. Tout est beaucoup plus réactif et fluide, même si le Mercury Engine n'accélère pas l'ensemble des fonctionnalités du logiciel. Sur le plan de l'application des filtres, notamment, on ne constate pas de différence flagrante avec la version CS5.

Du point de vue des fonctionnalités, Photoshop CS6 apporte plusieurs outils franchement intéressants : le grand angle adaptatif, permettant de corriger ligne par ligne les déformations d'objectifs grand-angles, et les nouveaux effets de flou de profondeur de champ sont particulièrement bluffants par leur simplicité d'utilisation et leur réactivité. L'intérêt d'autres fonctionnalités telles que le déplacement « content aware » ne sera pas aussi évident, l'efficacité de la fonctionnalité dépendant énormément de l'arrière-plan de la photo. Néanmoins, quand celui-ci est suffisamment homogène, l'outil peut faire des merveilles, et constitue un pas de plus vers des photos de plus en plus malléables.

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La version CS6 bénéficie également d'apports intéressants en termes de diversification des usages de Photoshop. Si on reste quelque peu dubitatifs sur l'intérêt réel des fonctionnalités (très basiques) de montage vidéo, la partie 3D réservée à Photoshop Extended a subi une refonte totale qui la rend nettement plus efficace. L'ambition d'Adobe n'est évidemment pas de se substituer à des logiciels de modélisation dédiés, mais notamment pour l'édition de texte 3D, Photoshop CS6 apporte énormément de flexibilité : les outils de manipulation des objets sont nettement plus intuitifs, et le texte reste éditable même après extrusion. Cette refonte relance franchement l'intérêt de Photoshop Extended.

Reste que malgré tout, Photoshop CS6 représente un certain investissement, et avant de craquer pour cette nouvelle version, le prix du logiciel reste un poids à prendre en considération, notamment si vous utilisez déjà la version CS5 : les quelques nouveaux outils sont séduisants, mais Photoshop CS6 ne rend pas la version CS5 obsolète, loin de là. Les quelques nouveaux outils sont certes intéressants, et le Mercury Engine fait des miracles pour accélérer certaines fonctionnalités, mais ça ne changera pas non plus la vie de nombreux professionnels pour qui les versions précédentes suffisent déjà amplement à « faire le job ». En définitive, Photoshop CS6 reste un incontournable pour les professionnels de l'imagerie numérique, et la version CS6 est une mise à jour solide, qui améliore encore le logiciel, sans le révolutionner, en bien comme en mal.

Photoshop CS6

8

Les plus

  • Nouveau moteur graphique performant
  • Refonte de la 3D (version Extended)
  • Nouveaux outils originaux (grand angle / flous...)

Les moins

  • Toujours aussi cher
  • Pas d'activation Mac/PC en version boite
  • Bridages sous Windows XP

0

Ergonomie9

Fonctionnalités9

Performances9






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Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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