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Lancés il y’a plus de vingt ans, Premiere Pro et Final Cut Pro X sont aujourd’hui les deux références majeures du logiciel d’édition vidéo non linéaire. Les deux camps sont soutenus par de larges communautés d’afficionados dans lesquelles on trouve des particuliers, des semi pros et des entreprises. Suite à leurs évolutions respectives dans les récentes années, il est de plus en difficile de les départager.

Destinés à tout individu ou organisation souhaitant créer des films ou tout autre support audiovisuel, les deux programmes regorgent de fonctionnalités et font preuve d’immenses performances de travail. L’objectif de ce comparatif n’est pas d’élire un vainqueur mais plutôt d’aider l’utilisateur à choisir selon ses besoins et ses usages, et de déterminer quelles sont les différences les plus marquantes entre les deux plateformes.

Fonctionnalités

Le Montage

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Les deux interfaces offrent plusieurs outils conventionnels de découpe, de marquage, de sélection, et de regroupement de clips. Mais leurs spécificités résident dans le fonctionnement de leurs timelines respectives.

  • Premiere Pro : la timeline se présente avec des pistes vidéo et audio. La gestion des clips est encadrée par séquences, qui s’organisent par onglet de travail, et qui peuvent se nicher entre-elles. Les clips se manipulent par glisser-déposer, insertion ou par écrasement. Vous pouvez revenir sur l’historique de vos modifications qui sont conservées tout au long de votre travail.
  • Final Cut Pro X : la particularité réside dans la timeline magnétique, qui régit les clips par glisser-déposer et déplacer, sans modifier les clips voisins. Ce fonctionnement est beaucoup plus flexible mais favorise moins un travail segmenté. Mais on accède cependant à une fonction de labellisation (Rôles) des clips.

Les Effets

Dans les deux cas, vous profitez de bonnes sélections d’effets, standards et avancés, accessibles grâce à des filtres ou un classement par catégories, et une barre de recherche. Les deux programmes permettent l’incrustation chromatique (fonds verts). Vous retrouvez tous les effets populaires mais il vous sera nécessaire d’investir dans des logiciels complémentaires, comme After Effects chez Adobe ou Motion chez Apple pour obtenir des outils avancés d’animation.

Le Texte

Les deux concurrents offrent des fonctions de créations de titres et de gestion de sous-titres relativement similaires. On peut donner une mention Bien pour Final Cut Pro X qui offre une fonction native de création et d’animation de titres en 3D, et une aussi pour Premiere Pro dont l’abonnement inclut Adobe Fonts.

L’Audio

Dans les deux cas, que ce soit sur une piste ou un clip audio affiché dans leurs timelines, vous retrouvez la plupart des outils conventionnels tels qu’un équaliseur et une balance, dont les modifications peuvent s’appliquer selon des images clés.

  • Premiere Pro : lui fournit des fonctionnalités audios plutôt complètes, avec un gros niveau d’ajustements possibles, et des outils d’expertises comme un table de mixage secondaire. Mais il sera nécessaire d’utiliser Adobe Audition pour de gros correctifs.
  • Final Cut Pro X : lui possède une importante bibliothèque de sons gratuit, et surtout de puissantes capacités de corrections automatiques. Malgré tout, il faudra passer par Logic Pro X pour tout projet avancé.

Les Couleurs

Les deux programmes proposent beaucoup de fonctions avancées de colorimétrie. On note la présence de nombreux outils tels que des roues chromatiques, des courbes de correction, des scopes, auxquels s’ajoutent de multiples variables d’ajustements. Les transformations peuvent se
répliquer aisément entre les clips et s’enregistrer dans profils de couleurs LUTs. Des efforts ont été fait de la part des deux éditeurs pour faciliter l’étalonnage colorimétrique, tout en laissant une grande liberté de créativité.

Le Rendu

  • Premiere Pro : propose de très nombreux formats d’export grâce à l’inclusion d’Adobe Encoder. Les performances de temps de rendu sont acceptables mais moins bonnes que la moyenne des autres logiciels du marché. Diverses petits plus sont présents comme l’export groupé, les formats pour supports physiques (DVD, Blu-ray) et pour les réseaux sociaux (Facebook, YouTube,…)
  • Final Cut Pro X : autorise l’export sous les formats les plus courants. Pour une personnalisation avancée, il faudra investir dans Compressor. Il se place a parmi les meilleures performances de temps de rendu.

Spécialités

La VR 360

Les deux plateformes intègrent les outils nécessaires à l’édition vidéo en VR 180° et 360°, dont des marqueurs spatiaux, la visualisation et l’interaction avec un casque VR, l’ajustement du point de vue et la stabilisation. On donne un bon point à Final Cut Pro X qui permet le gommage de la caméra des images.

Le Multicam

Ils intègrent aussi tous deux la gestion de plusieurs caméras pour un même sujet sur une unique séquence, sans limite de quantité pour Premiere Pro, et jusqu’à 64 caméras pour Final Cut Pro X. La synchronisation des différents angles de vue se fait par plusieurs méthodes comme l’analyse de la piste audio, ou des marqueurs. Petit plus à Final Cut Pro X qui rend l’exercice plus aisé notamment grâce à l’Angle viewer.

Le Recadrage automatique

Les deux logiciels proposent depuis peu une fonction de rognage automatique gérée par une IA pour la mise au format des réseaux sociaux sur mobile. Alors que Premiere Pro permet réellement la détection et le suivi auto du sujet, rognant la vidéo en fonction, Final Cut Pro X n’a pas encore cette capacité et nécessite des ajustements manuels.

Interface

Très nettement, les communautés ont observé une meilleure fiabilité du côté de Final Cut Pro X, alors que beaucoup de crashs, d’erreurs et freezes sont reportés par les utilisateurs de Premiere Pro. Dans les deux cas, vous pouvez adopter la sauvegarde automatique pour plus de sérénité.

L’Agencement

  • Premiere Pro : son agencement est ultra-personnalisable, grâce notamment au repositionnement ou au détachement des panneaux. Plusieurs espaces de travail sont dédiés à des tâches spécifiques, comme le montage, l’édition, les couleurs, etc…
  • Final Cut Pro X : son agencement est personnalisable jusqu’à un certain point. Vous pouvez changer la taille des panneaux, mais pas de repositionnement possible, ni détachement. Les espaces de travail se limitent à trois, dont un pour l’édition, un pour l’organisation et un dédié aux couleurs et aux effets.

Les Contrôles

Dans les deux cas, beaucoup, voire la majorité, des fonctions sont accessibles par raccourcis clavier personnalisables. La maitrise des deux programmes par le biais des raccourcis est la clé d’une productivité accrue. On offre un petit bonus à Final Cut Pro X et son système de glisser-déposer qui favorise l’enchainement des taches, et sa compatibilité MacPro Touch Bar. De son coté, Premiere Pro est compatible touch-screen.

L’Aperçu

A chacun leur façon, les deux interfaces proposent moultes types de prévisualisation, que ce soit à la sélection des clips à travailler, ou pendant le travail de création. Sur Premiere Pro, la fenêtre d’aperçue principale est souvent mentionnée comme posant quelques problèmes. Souffrant de peu de retour négatif de son côté, Final Cut Pro X obtient une Mention Spéciale pour cela et pour certaines de ses fonctionnalités comme Audition, son écran de prévisualisation de choix de séquences, et la prévisualisation d’effets.

L’ UX

Les deux interfaces s’associent naturellement à leurs familles de produits respectives. Premiere Pro possède tous les traits de la suite Adobe, tandis que Final Cut Pro X ressemble fortement à iMovie. Un temps d’assimilation important est nécessaire dans les deux cas, mais il est communément admis que Final Cut Pro X est un peu plus facile à aborder. Les deux éditeurs mettent un point d’honneur à favoriser l’expérience utilisateur. En général, on note des préférences assez tranchées pour l’une ou l’autre interface au sein des communautés.

Accessibilité

Les Tutoriels

Dans les deux cas, énormément d’informations sont centralisées sur les guides en ligne des éditeurs, et diffusées par de très actives communautés sur les forums. YouTube est également une énorme ressource, avec un très gros volume de vidéos de tutos créés par les utilisateurs. On décerne une Mention Très Bien pour Premiere Pro qui propose un tutoriel intégré à son programme, et plusieurs vidéos de démarrage sur son site dédié.

Le Support

Les deux éditeurs fournissent une FAQ, un guide utilisateur approfondis et renvoi également vers leurs forums communautaires. Adobe propose en plus un support téléphonique. De plus, leurs mises à jour respectives incluent tous correctifs, et nouvelles fonctionnalités.

La Compatibilité

  • Premiere Pro : lui est disponible sur Windows et MacOs, ce qui a probablement été un facteur d’adoption. Envisagez une grosse configuration avec minimum 8Go de RAM et un processeur solide pour travailler confortablement. Il s’accompagne d’ailleurs de bonnes lourdeurs en termes de processus et d’enregistrement due à la suite Adobe.
  • Final Cut Pro X : lui est disponible uniquement sous MacOs, ce qui est relativement compréhensible car il est édité par Apple eux-même. Mais c’est source de beaucoup de frustration pour une partie des utilisateurs. Vous pouvez envisager une configuration plus modeste avec seulement 4Go de RAM demandé, mais passez à 8Go si vous voulez éditer en 4k.

Dans les deux cas, de nombreux périphériques externes sont compatibles, comme des surfaces de contrôle audio, des casques VR, ou du matériel d’acquisition, mais Premiere Pro propose globalement une meilleure prise en charge.

L’Intégration

  • Premiere Pro : on lui décerne une victoire incontestable sur ce point grâce à ses fonctions de travail collaboratif, via Team Project, et via sa nouvelle fonctionnalité de ressources partagées Productions. Grace à Adobe Dynamic Link créant des liens dynamiques entre les programmes de la suite, vous ne travaillez que sur une seule version de fichier, entre par exemple Photoshop, After Effects et Audition. Vous disposez également d’un très large panel de plug-in tiers pour compléter le logiciel.
  • Final Cut Pro X : ne dispose pas de réelles fonctions collaboratives. Par ailleurs, tous travaux sous d’autres produits Apple devront faire l’objet d’une importation. A l’instar de son concurrent, on trouve cependant une pléthore de plug-in tiers.

L’Import

  • Premiere Pro : on envoie un big up à son système de classement naturel et accommodant de fichiers par dossier, mais on regrette l’impossibilité de tag par mot clé. Quasi tous les formats sont compatibles dont les Raw. Récemment la prise en charge des projets commencés sous Premiere Rush a été amélioré. L’acquisition de vidéo analogique ou DV est possible si vous possédez le matériel adéquat.
  • Final Cut Pro X : sa classification des médias se faisant autour d’« évènement » peut être un peu déroutante, mais permet le tag par mot clé. On approuve toutefois la fonction d’analyse et de catégorisation des médias selon certaines caractéristiques comme l’étalonnage des couleurs ou la présence de personnes. Tous les formats communs des constructeurs de camera sont reconnus, dont certains format Raw. Mais de son côté, l’importation est un passage obligé pour des projets démarrés sous iMovie, et sous Logic Pro X par exemple. L’acquisition est aussi faisable mais que depuis une caméra DV.

Les deux programmes sont à jours en termes de nouveaux formats, tels que le HDR (Rec.2020) et le H.265, des fichiers de sous-titres XML, et propose la création de fichiers « proxy » en basse résolution pour soulager le travail de prévisualisation.

Prix

  • Premiere Pro : l’abonnement annuel en solo se chiffre à 23,99€/mois minimum avec engagement, et inclut 100go de stockage Cloud, Adobe Fonts et Premiere Rush. L’alternative est d’opter pour la Creative Cloud Suite à 59,99€/mois, dont l’abonnement étudiant et enseignant est intéressant à 19,99€/mois pour la 1ère année. Ce modèle de souscription est onéreux et contraignant, mais la suite complète est imbattable en rapport qualité.
  • Final Cut Pro X : l’achat de la licence coute 329,99€, mises à jour incluses, et ce pour 6 utilisateurs. Elle se rentabilise plus rapidement, mais des logiciels avancés comme Motion et Compressor reste payants. Le tarif étudiant à 229,99 € est par contre extrêmement attractif, car il inclut tous les autres produits Apple pour le son, l’animation et l’export.

Quel est le meilleur ?

Il vous sera impératif de mener une réflexion quant à vos besoins avant de décider d’une direction à prendre, les logiciels appartenant à deux écosystèmes bien distincts. Final Cut Pro X est possiblement un peu moins approfondi, mais globalement plus facile d’accès, à direction des enthousiastes, des semi-pro, et des professionnels. Alors que Premiere Pro sera moins axé enthousiastes, ne serait-ce que par son tarif d’abonnement, mais plus adapté pour des projets de très grande envergure, par exemple nécessitant une collaboration d’équipe. Dans les deux cas, de gros efforts sont faits de la part des éditeurs pour assurer une excellente expérience utilisateur et une meilleure productivité.

Pour rentrer plus profondément dans les détails, vous pouvez également lire les avis de Clubic sur Adobe Premiere Pro et sur Final Cut Pro X.

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