Jack Ma

Le géant de l'e-commerce chinois, symbole de la puissance numérique de la Chine, est dans le viseur de Pékin pour « suspicions de pratiques monopolistiques ». Une enquête a été ouverte, mais les causes de celle-ci sont encore floues.

Les actions de l'entreprise du milliardaire Jack Ma ont plongé de 8 % à
la Bourse de Hong Kong immédiatement après l'annonce. Ce n'est pas
la première fois, ces derniers mois, que le régime chinois grince des dents face aux activités du monde de la tech.

Suspicions de pratiques anticoncurrentielles

Le groupe Alibaba, qui réalise un chiffre d'affaires annuel de près de 72 milliards de dollars, est dans le collimateur du gouvernement chinois. Le régulateur du marché a ouvert une enquête pour « suspicion de pratiques monopolistiques », explique un communiqué repéré par TechCrunch.

Si le communiqué reste évasif, il semble que l'on reproche au groupe l'une de ses politiques, qui force les marchands du site d'e-commerce, sous certains contrats, à vendre exclusivement sur celle-ci, sans pouvoir mettre leurs produits sur d'autres sites rivaux comme JD.com ou Pinduoduo. Un « accord d'exclusivité » qui semble aller en faveur du géant de la vente en ligne.

Le groupe a réagi en déclarant qu'il « coopérerait activement avec les régulateurs durant l'enquête ». Malgré cela, son action a chuté de 8 % à l'ouverture de la Bourse de Hong Kong, ce jeudi 24 décembre.

L'État chinois montre les crocs contre les géants de la tech

La situation n'est pas sans rappeler les différentes critiques faites régulièrement à Amazon en Europe ou États-Unis. L'ouverture de cette enquête est d'ailleurs simplement la dernière mesure de Pékin pour entraver certaines pratiques suspectées des géants du web chinois.

Cette semaine, le South China Morning Post nous apprenait par exemple que Pékin avait convoqué plusieurs grandes entreprises du secteur (Alibaba, JD.com, Tencent, Pinduoduo, Meituan et Didi Chuxing) pour leur faire approuver une liste de neuf règles à suivre sur la compétition en
ligne. Plus tôt dans le mois, Tencent et Alibaba écopaient d'une amende pour pratiques anticoncurrentielles. L'État chinois leur reprochait de ne pas avoir déclaré aux autorités le rachat de deux sociétés concurrentes.

La filiale bancaire d'Alibaba, Ant Group, est aussi dans le collimateur de Pékin. Moins de deux mois après avoir annulé à la dernière minute l'introduction en Bourse de cette filiale, le régulateur des marchés a annoncé avoir contacté Ant Group pour des questions de « supervision ». Un discours prononcé par Jack Ma en octobre, où il qualifie le système bancaire chinois d'avoir une mentalité de « prêteur sur gage », ne serait pas étranger à cette attention accrue.