Mécontents des différentes taxes sur les services numériques qui émergent en Europe, les géants Google, Apple et Amazon ont décidé d'augmenter leurs prix auprès des professionnels.
La taxation sur les géants numériques est un sujet débattu, qui peut autant être sollicité que contesté, selon le point de vue. Inutile de dire que les GAFAM, eux, n'apprécient pas plus que cela l'idée d'être taxés à hauteur d'un certain pourcentage de leur chiffre d'affaires. Google, Apple et Amazon contre-attaquent tour à tour pour se « rebiffer » contre la taxe GAFA, ciblant aussi bien les développeurs que les annonceurs et les vendeurs présents sur ces plateformes.
Les GAFAM n'encaissent pas le coup/coût des taxes nationales
Les pays du Vieux Continent ont décidé de transformer leur frustration face aux rentrées fiscales faméliques en taxation sur les grandes entreprises numériques. La version française, en vigueur depuis juillet 2019, est suspendue, et ce jusqu'à la fin de l'année. Mais elle pourrait de nouveau être appliquée à compter 2021, bien que la menace d'une taxe américaine en retour portant sur 1,3 milliard de dollars de produits français (sur les produits cosmétiques et les sacs à main) soit réelle, si aucun accord n'est d'ici là trouvé au sein de l'OCDE.
Outre-Manche, la taxe GAFA nationale est bien introduite depuis le mois d'avril. Moins forte que la version française (2% des revenus des moteurs de recherche, médias sociaux et e-commerçants contre 3% dans l'Hexagone), elle n'est cependant pas suspendue et fait grincer des dents les acteurs concernés, qui ont décidé de prendre des mesures.
Quand les géants se rebellent
Dès 2019, Amazon avait annoncé la couleur en répercutant les effets des taxations sur le numérique sur ses vendeurs. Au moment de l'entrée en vigueur de la taxe GAFA française, le géant du e-commerce avait annoncé appliquer un supplément de 3% sur ses tarifs à destination des revendeurs affiliés à la plateforme en France. De même, la firme de Seattle vient d'annoncer une hausse similaire des tarifs au Royaume-Uni, depuis le 1er septembre. Les frais de parrainage sont aussi concernés.
Google, de son côté, a augmenté le prix des annonces publicitaires achetées via sa régie Google Ads ainsi que sur YouTube de 2%. La firme de Mountain View explique très simplement que les taxes sur les services numériques augmentent de façon mécanique le coût de la publicité numérique.
Enfin, Apple a également annoncé ses mesures. Le 1er septembre, la firme à la Pomme a dévoilé son intention d'ajuster les montants versés aux développeurs, afin d'absorber les taxes appliquées dans les pays européens, qu'elle n'a clairement pas l'intention de payer. En France, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni, les prix sur l'App Store ne changeront pas, mais Apple ajoutera une taxe de 3% (seulement 2% au Royaume-Uni) sur ce que les développeurs lui devront. Cela n'empêchera toutefois pas les développeurs et éditeurs d'augmenter à leur tour leurs tarifs, en guise de compensation. Notons qu'au Chili (nouvelle TVA de 19%), au Mexique (nouvelle TVA de 16%), en Arabie Saoudite (hausse de 10% de la TVA) et en Turquie (taxe nationale GAFA de 7,5% qui s'ajoute à la TVA existante de 18%), les prix augmenteront directement depuis l'App Store.