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Le e-commerçant continue de se diversifier. Désormais, le voici devenu pharmacien, avec la possibilité, outre-Atlantique, de vendre et de livrer des médicaments sur ordonnance.

Amazon lance un nouveau service, là où on ne l'attendait peut-être pas. Le géant du e-commerce a annoncé, mardi 17 novembre, la naissance de sa pharmacie en ligne, tout bêtement baptisée Amazon Pharmacy, qui permet aux utilisateurs, sans avoir à quitter leur domicile, de se procurer des médicaments sur ordonnance, via une plateforme clairement estampillée Amazon, mais détachée du site de e-commerce. Pour le moment, le service est uniquement destiné aux utilisateurs résidant aux États-Unis.

Avec ou sans assurance, Amazon promet des économies grâce à son abonnement Prime

« Prescrit par votre médecin, délivré par nos soins ». Telle est la promesse, simple, basique comme dirait l'autre, faite par Amazon Pharmacy. Les utilisateurs américains doivent au préalable créer leur compte pharmacie sur la plateforme en renseignant certaines informations personnelles, sans oublier de la mettre au courant d'éventuelles allergies ou de donner des précisions sur ses conditions de santé, particulièrement aux États-Unis où le système de santé n'est pas le même qu'en France.

Une fois le compte créé, l'utilisateur se doit de se procurer une ordonnance. Pour cela, Amazon Pharmacy propose deux solutions. Le patient peut, première possibilité, envoyer directement l'ordonnance prescrite par son médecin, et la plateforme se charge de la traiter sans attente. Une deuxième solution existe. Amazon Pharmacy se propose de demander une prescription au nom de l'utilisateur, un processus en revanche plus long, puisqu'il peut prendre entre deux et quatre jours.

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L'étape finale, c'est celle de la finalisation de la commande. La personne qui souhaite recevoir des médicaments peut choisir de payer avec le tiers-payant, ou sans assurance. Pour cela, Amazon Pharmacy a inséré un petit outil, dans la plateforme, qui permet de comparer les prix dans les deux cas. Toutefois, le service assure que même dans le cas où une commande est passée sans assurance, il est possible de faire des économies. Amazon les estime jusqu'à 80% du prix pour les médicaments génériques, et 40% sur les médicaments princeps, ou d'origine. Pour cela, il suffit d'être membre Amazon Prime. Ajoutez à cela la livraison gratuite, et voilà un solide argument pour inciter à souscrire au service.

Si l'utilisateur souhaite utiliser son assurance, Amazon Pharmacy se charge directement de vérifier si elle est compatible. En théorie, le service « accepte la plupart des plans d'assurance », mais dans tous les cas, la plateforme présente toutes les options possibles au patient. « Chez Amazon Pharmacy, nous affichons votre quote-part (Ndlr : la partie à la charge de l'individu) avec assurance et le prix estimé au comptant sans assurance avant de payer, afin que vous puissiez choisir la meilleure option », précise-t-elle.

Un marché en développement déjà chamboulé, à peine le service d'Amazon lancé

Si pour le moment l'achat de médicaments en ligne reste limité outre-Atlantique, Amazon reste confiante sur les capacités de la plateforme à bousculer les usages, dans un contexte pandémique favorable à son développement. « Nous travaillons dur, en coulisses, pour gérer les complications de manière transparente de façon à ce que toute personne ayant besoin d'une ordonnance puisse comprendre ses options, passer sa commande au prix le plus bas disponible et se faire livrer rapidement ses médicaments », a déclare le vice-président d'Amazon Pharmacy, TJ Parker.

Pour le moment, une majorité d'États fédérés sont desservis, comme la Californie, la Floride, la Géorgie, la Pennsylvanie, l'Oklahoma ou le Texas. D'autres, comme le Kentucky ou la Louisiane, ne sont pas encore ouverts aux commandes.

L'annonce du lancement d'Amazon Pharmacy semble en tout cas faire grincer des dents les nombreux concurrents de la plateforme. En Bourse, l'action d'Amazon (+0,15% ce mardi) est restée stable alors que du côté de Walmart, de Walgreens Boots Alliance ou de CVS Health Corp, les cours ont nettement chuté. De quoi prouver qu'Amazon Pharmacy s'annonce comme un concurrent des plus féroces.

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Qu'en pense-t-on chez Clubic ?

L'analyse des cours de Bourse de la veille est intéressante. Si du côté d'Amazon, cette annonce paraîtrait banale, la réaction des investisseurs des concurrents d'Amazon sur ce marché en développement montre à quel point le rôle de trublion d'Amazon pourrait se révéler dangereux pour ledit marché. En cela, la firme de Seattle a déjà remporté un premier pari. Beaucoup seront ensuite sans doute choqués par la naissance d'une telle plateforme, mais le rapport au soin et à la prescription de médicaments en elle-même sont vus très différemment outre-Atlantique, et il n'est pour le moment pas envisageable que la France puisse autoriser un tel modèle, la vente en ligne de médicaments soumis à prescription médicale obligatoire (ordonnance) étant interdite.