Amazon poursuit en justice plusieurs courtiers spécialisés dans la vente et la publication de faux avis, un fléau contre lequel le géant e-commerce essaie de lutter.
Avant de procéder à un achat sur un site de e-commerce, comme Amazon, Cdiscount ou FNAC-Darty, beaucoup ont pris le réflexe de lire les avis associés au produit sollicité, considérant que l'opinion de la communauté des autres acheteurs a son importance et aide à concrétiser ou non l'opération. Sauf que depuis de nombreuses années, cette pratique est trop souvent biaisée par des acteurs qui ont su faire de la vente et de la publication de faux avis un véritable business, évidemment trompeur pour le consommateur final. Qui se cache derrière les pourvoyeurs de faux avis, que promettent-ils aux clients et comment Amazon lutte-t-il contre eux ? Voyons cela ensemble.
350 000 utilisateurs affiliés aux courtiers spécialisés dans les faux avis
Dès son lancement en 1995, Amazon a évidemment interdit l'utilisation abusive des avis positifs et leur rémunération. Mais l'ampleur aujourd'hui prise par la marketplace américaine a contribué à faire émerger cette pratique, devenue presque incontrôlable. Pourtant, depuis quelques années, le géant essaie de reprendre la main en poursuivant les courtiers spécialisés dans les faux avis en justice.
Amazon a obtenu une victoire importante récemment après avoir engagé des actions en justice, en début d'année plus précisément, contre trois acteurs réputés particulièrement puissants sur le marché parallèle des faux avis, plus connus sous le nom de Fivestar Marketing, Matronex et AppSally.
Ces trois entreprises ont, depuis le lancement des actions, mis fin à leurs agissements frauduleux. Elles visaient les clients d'Amazon situés en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Amazon indique d'ailleurs que près de 350 000 utilisateurs étaient affiliés à ces courtiers, qui les incitaient financièrement à laisser de faux avis.
Le business des faux avis, aussi alléchant pour les vendeurs que pour les clients qui les rédigent
Cette semaine, Amazon a annoncé engager une nouvelle action en justice contre un autre grand courtier, lui aussi spécialisé dans la vente et la publication de faux avis, nommé Externe Rebate. Ce dernier, qui est basé à Hong Kong, essaie de faire publier des avis mensongers en Europe, aux États-Unis, au Japon et au Canada.
Amazon a porté plainte contre Externe Rebate aux USA et en Allemagne, avec la volonté de faire fermer le site et de l'obliger à donner l'identité des entreprises qui font appel à ses services pour obtenir de faux avis. « Ces informations nous permettront de supprimer les faux avis qui n’auraient pas encore été repérés et supprimés automatiquement grâce à nos technologies de pointe et aux processus mis en œuvre en amont pour assurer une surveillance constante de nos boutiques », explique Amazon, qui affirme qu'aujourd'hui, 99 % des produits consultés dans ses boutiques ne comptent que des avis authentiques.
La route est néanmoins encore longue pour mettre fin à la pratique, face à des fraudeurs qui approchent les clients via leurs propres sites, pour leur proposer, contre rémunération – produits gratuits ou autres incitations –, de rédiger ces fameux avis trompeurs. Extreme Rebate propose par exemple aux clients des produits gratuits et une prime pouvant aller jusqu'à 4 dollars pour chaque avis cinq étoiles accompagné d'au moins quinze mots, de photos et de vidéos.
En poursuivant en justice ces multiples acteurs, Amazon espère les confronter devant les tribunaux. L'entreprise s'est à ce titre dotée d'une armée d'avocats, enquêteurs et autres analystes pour les traquer et obtenir justice.