© mixmagic / Shutterstock
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La BCE a notamment choisi Amazon parmi les entreprises chargées de créer des prototypes d'interfaces pour son futur euro numérique. Un choix qui ne plaît pas à tout le monde.

Alors qu'elle cherche actuellement à développer un euro numérique, la Banque centrale européenne prend son temps pour ne pas que la transition soit aussi douloureuse que lors de changements de monnaie passés. Mais le choix de certaines entreprises qu'elle a retenues pour l'assister dans cette tâche, Amazon en tête, pose déjà beaucoup de questions.

L'Union européenne songe à développer un euro numérique

Le site de la BCE définit l'euro numérique comme suit : « L’équivalent des billets en euros sous forme dématérialisée […] accessible à tous, ménages comme entreprises. » Comme elle souhaite éviter de reproduire les erreurs du passé, l'Union européenne étudie pour l'instant toutes les pistes sur la façon de faire et n'exclut notamment pas de faire appel à la blockchain pour y parvenir.

Cependant, la BCE se veut rassurante : même si son euro numérique devait avoir des similitudes avec certaines crypto-monnaies, il resterait une monnaie principalement destinée aux transactions, et non à la spéculation. La stabilité de son cours serait en effet assurée par la BCE et les différentes banques nationales de la zone euro qui ont de l'expérience dans la gestion de l'inflation.

Dans cette optique, l'UE a missionné plusieurs entreprises, dont Amazon, pour créer des prototypes d'interfaces utilisateur pour différents usages. Un choix qui ne manque pas de faire réagir.

Pourquoi le choix d'Amazon fait-il débat ?

Pour la BCE, ces prototypes développés par différentes entreprises permettent de tester la fiabilité et l'efficacité d'un euro numérique pour une utilisation et des transactions au quotidien. Ces 5 entreprises, sélectionnées après un appel d'offres auquel 54 entités avaient répondu, ont été choisies en fonction de leur expertise et de leurs capacités techniques sur ces questions.

Reste que le choix de faire appel à des entreprises du secteur privé, et notamment à Amazon, ne plaît pas à tout le monde. Chargée de tester l'efficacité des paiements de l'euro numérique dans le cas de transactions e-commerce, l'entreprise de Jeff Bezos est la seule sélectionnée à ne pas être originaire de l'un des pays de l'Union. Et c'est bien cela qui est critiqué, à l'heure où la justice européenne et le commissariat européen à la concurrence luttent avec acharnement contre la suprématie des firmes américaines dans l'économie numérique. La présence d'un géant américain du secteur à la base d'un projet qui pourrait toucher les intérêts stratégiques des pays de la zone euro remet donc en question, pour certains observateurs, la souveraineté européenne sur ces questions.