Le 8 août 2006, voilà une date que la société AOL aimerait bien effacer de son histoire. Ce jour, Maureen Govern, qui occupait le poste de CTO (Chief Technology Officer) au sein du fournisseur d'accès à Internet, avait donné son accord pour la publication d'un fichier pesant pas moins de 400 Mb et rassemblant les quelques 20 millions de requêtes effectuées sur le moteur de recherche par 650 000 abonnés. En mettant le fichier à disposition sur sa page d'accueil, AOL se contentait de préciser que celui-ci était destiné à un usage « non-commercial ». Le magazine MediaPost rapporte que le juge Saundra Brown Armstrong de la cour d'Oakland en Californie, a récemment donné son feu vert aux consommateurs souhaitant se rassembler pour attaquer la société en recours collectif.
En effet, avant de retirer cette base de données, plus de 800 personnes aurait eu le temps de le télécharger puis de le faire tourner via des logiciels de peer-to-peer. Les informations permettaient d'identifier clairement les requêtes de certains particuliers. En effet, dans ce fichier chaque abonné était identifié par un « matricule unique ». Certains internautes ayant cherché leur propre nom ou les noms de leurs proches sur le moteur de recherche se retrouvent donc directement identifiés.
Dans leur plainte ces utilisateurs expliquent que cette association facilement détectable entre un abonné et son matricule révèle alors certaines informations très compromettantes pour des milliers d'individus : sexualité, maladie mentale, alcoolisme, situation d'inceste, viol, adultère ou encore violence domestique. Le procès devrait se dérouler au mois de novembre 2011.