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Acteur à part entière de l’édition vidéo depuis maintenant une décennie, Final Cut Pro (FCP) s’est forgé une place incontournable dans le panel de choix qui s’offre aux amateurs et professionnels du montage vidéo, à condition d’appartenir à la galaxie Mac.

Les plus
  • Édition poussée des vidéos tournées depuis un iPhone
  • Intégrations natives d'app tierces
  • Période d'essai de 90 jours

Le logiciel d’Apple tire une grande partie de sa force de son exclusivité à MacOS. En tant que programme de montage vidéo et audio non-linéaire, Final Cut Pro (anciennement Final Cut Pro X ou de son petit nom FCPX) vise à répondre aux besoins de tout types de vidéastes. La méthode d’Apple pour y parvenir se démarque de ses concurrents sur certains points précis.

Fonctionnalités

Dérushage et tri des médias

Final Cut dispose d’un module d’ajout d’éléments qui reprend les codes du Finder de MacOS. Le module permet de parcourir vos disques dur et SSD afin de sélectionner les vidéos et les fichiers audio destinés à intégrer l’espace de travail de l’utilisateur. Les éléments seront automatiquement classés selon leur type et créeront ce que FCP appelle des bibliothèques. Dès lors, l’utilisateur pourra créer divers chutiers et dossiers intelligents gravitant autour des bibliothèques créées, pour une gestion simplifiée. L’utilisation du module d’importation est pertinente et n’est pas dénuée d’intérêt. Ce dernier propose des options permettant d’analyser les pistes vidéo et audio pour y apporter quelques corrections, ou créer directement des proxys.

Le module d'importation d'éléments

Montage

C’est lors de l’ouverture de Final Cut Pro que la première surprise se fait remarquer. Apple a pris le parti de ne pas numéroter les différentes pistes qui composent la timeline, ce qui peut légèrement dérouter au premier lancement. Les panneaux qui composent l'interface du logiciel restent classiques, avec le chutier, l’aperçu et l’inspecteur d’éléments positionnés au-dessus de la timeline et dont les tailles sont modifiables.

La différentiation d’Apple se poursuit lors du montage des vidéos en lui-même. Final Cut Pro reste bien entendu un logiciel d’édition non-linéaire classique qui n’a pas vocation à révolutionner le genre, mais propose une expérience différente avec ses timelines magnétiques. Source de bonheur ou de frustration selon l’utilisateur, la timeline magnétique permet de modifier le l'édition sans altérer les autres éléments en amont ou en aval de la modification : tout reviendra en place automatiquement, peu importe la manipulation et sans laisser de trou dans la timeline. Si ce parti-pris peut enchanter les débutants, le magnétisme pourra aussi rebuter les habitués aux logiciels plus classiques.

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Effets

Final Cut Pro propose une bibliothèque d’effets bien garnie pour les vidéos et facilement accessible à l’aide d’un panneau dédié et rétractable. Les aperçus des effets sont discernables dans le panneau pour plus de visibilité. Les paramètres des effets seront ensuite modulables dans l’inspecteur d’éléments, avec l’indispensable création d’images clés pour en faire varier l’intensité et la durée.

Le catalogue d’effet est donc respectablement rempli par Apple. Parmi les effets incontournables, on retrouve la gestion de fonds verts, l’échantillonnage de couleur ou encore différents effets de flou. Final Cut Pro ne propose cependant pas d’effets extrêmement avancés, qu’il faudra aller retrouver sur Motion.

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Texte et sous-titre

Le logiciel d’Apple dispose d’un outil de texte basique permettant de créer différents modèles de textes accessibles et modifiables à volonté par l’utilisateur. Ce dernier pourra apprécier les différents modèles pré-animés disponibles clefs en main et personnalisables avec une facilité déconcertante. L'intégration est rendue encore plus simple et agréable grâce à l'ergonomie astucieuse du logiciel d'Apple.

Un outil de sous-titrage est aussi de la partie, avec la possibilité d’importer des fichiers srt ou xml directement dans le projet pour une synchronisation automatique avec les plans concernés. Il existe par ailleurs la possibilités d'exporter des fichiers de sous-titres.

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Audio

Nichés dans le panneau des effets à la suite de leurs équivalents vidéo, les effets audios de Final Cut Pro se montrent peu nombreux mais assurent le minimal syndical que demande un logiciel de montage vidéo en la matière.

On retrouve donc des effets classiques comme la modulation ou la distorsion sonore, ou des paramètres automatiques d’analyse permettant d’améliorer ou de corriger une piste audio. Pour bénéficier d’outils de gestion plus avancées sur la partie audio, il faudra irrémédiablement se tourner vers Apple Logic Pro.

Couleur

Final Cut Pro dispose de courbes de couleurs et de teinte/saturation visant à apporter une solution crédible pour l’étalonnage des films à l’intérieur du logiciel. Nous avons particulièrement apprécié les ingénieuses roues de couleurs qui viennent compléter ce panel d’options qui permettent un étalonnage de très bonne facture. La possibilité d’enregistrer ses préréglages pour les transformer en LUT est bien entendu de la partie. Les LUTs créés (ou importés) peuvent être appliqués à un ensemble de clips. Autre point fort, tous les outils et instruments d’étalonnage de FCP prennent en charge la vidéo HDR.

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D’autres instruments de surveillance sont disponibles dans le panneau réservé aux aperçus. Histogramme, forme d’ondes, vecteurscope… tous ces outils seront à la disposition de l’utilisateur pour l’aider à parfaire sa colométrie et son étalonnage.

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Rendu et exportation

Les options de rendus proposées par FCP ne sont pas nombreuses. Dans un souci de simplification, le menu des exportations peut surprendre par son caractère quelque peu frugal. Les formats et conteneurs proposés sont peu nombreux et le logiciel ne laisse pas une grande liberté à l’utilisateur.

Il reste cependant facile de calibrer ses exports pour différèrent usage avec une séparation claire entre la masterisation, la publication sur le web et la diffusion dans les salles sombres. Notons d'ailleurs qu'il est encore possible de créer un DVD à partir du fichier (bien que le lecteur DVD ait disparu des Mac depuis longtemps). Nous regrettons malgré tout le peu d’options de personnalisation que propose Final Cut Pro qui forcera l’utilisateur exigeant à se tourner vers Apple Compressor.

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Spécialités

En plus de ses fonctionnalités classiques d'édition, FCP propose plusieurs éléments supplémentaires qui influenceront peut-être la réflexion des nouveaux utilisateurs potentiels au moment de leur choix.
On a tout d’abord l’édition de vidéo à 360°, avec la possibilité de regarder le montage directement dans un casque VR compatible. Les graphismes 2D et 3D y sont directement incorporables.

Ensuite, la gestion du Multicam reste au niveau des références du marché avec la possibilité de synchroniser jusqu’à 64 angles de caméras dans de multiples dimensions, formats ou fréquences d’images. Alléchante sur le papier, cette fonction nécessite une puissance conséquente qui nécessite de passer par des proxies, même avec la puce M1.

Une puce M1 et son neural engine qui ouvrent d’ailleurs la possibilité d’utiliser le nouveau suivi d’objets qui permet « d’attacher » un élément à un plan mobile, à l’image de ce que propose Adobe After Effect et son suivi de mouvement. On retiendra aussi l'amélioration du recadrage automatique pour les formats destinés aux réseaux sociaux, via une nouvelle version qui profite lui aussi du Neural Engine pour un recadrage intelligent et en temps réel. Dans le cas d'une optimisation pour l'écran d'un iPhone, la fonctionnalité se montre puissant et efficace.

Enfin, FCP continue de mettre l'iPhone à l'honneur grâce à son mode cinématique compatible avec l'iPhone 13. Cette fonctionnalité permet de changer la zone de mise en point d'un clip filmé par l'iPhone pour un effet cinéma.

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A l'utilisation

Interface

Claire et simple à appréhender, l’interface développée par Apple fait la part belle à un certain minimalisme qui rend la navigation dans les différents menu très agréable et intuitif. Le lien de parenté avec iMovie saute aux yeux, ce qui peut permettre aux utilisateurs venant du logiciel de montage grand public d’Apple de trouver ses marques très rapidement.

Les raccourcis bien entendu personnalisables et exportables afin d’être partagés sur d’autres configuration. On regrettera juste le choix d’Apple ne pas avoir implanter de configurations par défaut reprenant celles de ses logiciels concurrents.

Testé sur notre MacBook Pro avec un écran de 13 pouces et équipé du Apple M1, la fameuse TouchBar répond au rendez-vous an lancement de FCP, en proposant des raccourcis et touches dédiées à simplifier les cuts. A l’usage, elle ne se révèle pas réellement décisive et se fait rapidement oublier.

Intégration et performance : la toute puissance du M1

C’est au chapitre des performances que l’exclusivité de Final Cut Pro au système MacOS, point noir en soi, fait figure avantage tactique pour Apple. Avec son M1, la firme de Cupertino profite d’une optimisation matériel/logiciel 100% maison qui ne fait pas qu’impressionner sur le papier. Aucun bug ou crash n’est venu contrarier notre test et le M1 s’est montré véloce tout au long du processus.

Pour nos essais, nous avons utilisé des rushs 4K ALL-I avec un débit binaire de 480 Mbps, le tout filmé en C-Log. Le MacBook Pro M1 n’a pas bronché une seule seconde pendant le montage, qui n’a pas nécessité de créer de proxies pour garder sa fluidité. Une performance remarquable, d’autant plus que les ventilateurs ne se sont jamais activés !

Les rendus profitent aussi de cette optimisation avec de très bon chronos en la matière. FCP se place comme l’un des logiciels les plus rapide sur ce point.

Supports et tutoriels

Si l’expérience utilisateur proposée par Apple est excellente, on ne peut pas forcément en dire autant du support qui accompagne Final Cut Pro. Une aide textuelle renvoie vers un fichier PDF intégralement rédigé en anglais et distribué par Apple Books. Il n’y a pas de tutoriels disponibles sur le site d’Apple et la plupart des problèmes sont suivis par la communauté. Heureusement, cette même communauté a pu combler le vide laissé par Apple, avec une multitude de tutoriaux et d’aides disponibles sur internet et qui continue à ce jour de grandir.

Compatibilité

Final Cut Pro trouve son plus grand défaut dans son exclusivité Mac, même s’il compense cet défaut par une intégration quasi-parfaite. En dehors de l’optimisation pour sa série de puce maison, Final Cut Pro fonctionne parfaitement sur les Mac sous processeurs Intel, à condition d’avoir au moins 8GB de RAM.

Prix

Disponible au prix unique de 299,99€, Final Cut Pro se passe d’un système d’abonnement et offre une licence à vie qui pourra profiter à 6 utilisateurs. Une aubaine au moment où la concurrence privilégie les offres à abonnement parfois très onéreuses sur le long terme au détriment d'un simple achat. Les « extensions » Motion et Compressor vous couteront 49,99€ chacune si vous décidez de les ajouter à Final Cut Pro.

L'avis de Clubic

Pensé comme une expérience alternative à celle proposée à ses concurrents, Final Cut Pro ne vole pas sa place de logiciel d’édition vidéo incontournable, surtout en début d’année 2022 qui a vu le logiciel évoluer pour proposer des performances toujours plus impressionnantes en ce qui concerne l'édition vidéo strict, les aspects plus avancés étant couverts par Motion et Compressor.

Forte de son interface simple et intuitive, Final Cut Pro se laisse rapidement prendre en main. Nous regrettons toutefois qu'il ne soit disponible que sur macOS, privant les utilisateurs d’autres système d’exploitation d’un excellent logiciel de montage, ainsi que ses fonctions de travail collaboratif qui manquent toujours à l’appel qui peuvent poser problème en cas de travail d'équipe en entreprises.

Malgré ces défauts, l’offre d’Apple est l’une des plus pertinentes sur ce marché concurrentiel et son prix se montrera très attractif pour les vidéastes ne disposant pas forcément de beaucoup de moyens.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Final Cut Pro est un logiciel de montage de vidéos disponible uniquement sur macOS. Faisant figure de référence dans le milieu de l'édition vidéo et auprès des aficionados de l'écosystème d'Apple, le logiciel se veut performant et propose des fonctionnalités avancées bien pratiques pour les possesseurs d'un iPhone.

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24 septembre 2024 à 19h09

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