Qui d'Apple ou Facebook, protège le mieux votre vie privée ? Les deux géants sont entrés dans une bataille, l'un accusant l'autre de vouloir collecter un maximum de données personnelles de ses utilisateurs et d'en tirer profit.
La récente décision d'Apple d'obliger les développeurs à renforcer le respect des données privées de leurs applications n'est pas perçue d'un très bon œil par Facebook. Le géant des réseaux sociaux estime qu'il s'agit d'une hypocrisie de la part d'Apple, visant à entretenir un monopole.
Le tâcle d'Apple
Lors de la dernière WWDC, Apple a annoncé vouloir apporter davantage de clarté concernant la nature des données collectées par les applications publiées au sein de son App Store. La société demandait alors aux développeurs d'identifier très clairement le fonctionnement de leurs applications en listant une trentaine de types d'informations pouvant potentiellement être transférées vers un éditeur.
Initialement Apple souhaitait mettre en place ce dispositif avant la fin de l'année mais la société a prévenu les développeurs qu'elle leur accorderait un délai supplémentaire pour mettre leurs applications en conformité avec ces nouvelles règles.
Dans une lettre informant diverses associations protégeant les intérêt des internautes, Jane Horvath, directrice de la sécurité chez Apple, ne se prive pas de tacler Facebook :
« La direction de Facebook a clairement fait savoir qu'elle avait l'intention de collecter un maximum de données issues de ses propres produits ou de produits tiers afin de monétiser les détails des profils des utilisateurs. Et ce manque de respect pour la vie privée continue de s'étendre à d'autres de ses produits ».
Côté App Store, suite aux demandes de la marque, les utilisateurs devront non seulement donner leurs accords pour la collecte de données, mais seront également en mesure de désactiver toute forme de tracking de la part des applications.
La réponse de Facebook
Face à ces nouvelles règles, au mois d'août, Facebook avait prévenu ses partenaires que les moyens pour traquer les utilisateurs seraient plus limités et, en conséquence, les publicités moins ciblées. Pour l'entreprise, cela se traduit naturellement par une perte de profits.
Facebook a souhaité réagir à cette situation en accusant la firme de Cupertino d'entretenir une forme d'hypocrisie concernant les données des utilisateurs. Dans des propos rapportés par TheWrap, un porte parole de Facebook explique qu'Apple s'invite ainsi sur le marché de la publicité. Cette décision pour iOS 14 ne serait alors pas motivée par la volonté de renforcer la vie privée mais par un but purement commercial.
« [Apple] utilise sa position dominante sur le marché pour traiter de manière privilégiée les données en rendant presque impossible leur utilisation par la concurrence. Ils affirment que c'est pour la vie privée, mais c'est une question de profit ».
De fait, malgré un discours marketing articulé autour de la vie privée, certains éléments laissent songeurs. En premier lieu, il convient de rappeler qu'Apple est actuellement en procès. Le plaignant Max Schrems explique en effet que tous les iPhone présentent un IDFA unique - Identifier for Advertisers, une pratique interdite par les lois européennes.
Avec cet identifiant les annonceurs pourraient très clairement suivre leurs campagnes publicitaires et cibler en priorité les utilisateurs de la marque à la Pomme. Cela permettrait notamment à Apple d'identifier les utilisateurs à travers les applications et même de relier les comportements en ligne et sur mobile (« cross device tracking »).
En outre, depuis quelques temps, plusieurs rumeurs spéculent d'ailleurs sur un prochain moteur de recherche signé Apple.
Source : Cnet US