Des pénuries, notamment sur les smartphones, que les autorités chinoises veulent mesurées du fait de la relocalisation de la production.
Alors que les restrictions sont pour ainsi dire toutes levées en France ce 14 mars 2022, les choses sont loin d'être aussi simples en Chine, qui reste l'un des rares (le seul ?) pays à appliquer une politique dite de « zéro virus » face au COVID-19.
Résurgence du COVID-19
Cette politique qui a permis de très largement contenir le virus durant ces deux dernières années semble mise à mal par le variant Omicron, toujours plus contagieux. Ces derniers jours, plusieurs foyers épidémiques ont ainsi été repérés dans le pays.
La réponse des autorités n'a pas changé et dès lors que des cas sont identifiés, de gigantesques campagnes de tests sont organisées. Elles sont accompagnées de confinements plus ou moins importants. Ainsi, après les écoles de Shanghai, c'est la grande ville de Changchun (9 millions d'habitants) dans le nord du pays qui a été bloquée.
Bien que localisées, de telles décisions ont un impact sur l'économie chinoise et son organisation. Les choses prennent toutefois une ampleur bien différente quand le COVID-19 frappe un centre névralgique, la « Silicon Valley » chinoise en l'occurrence.
Apple désorganisée… et bien d'autres
Ces derniers jours, les cas se sont effectivement multipliés dans le centre technologique de Shenzhen, une ville de 17 millions d'habitants limitrophe de Hong Kong, elle aussi très touchée par le variant Omicron. La réponse des autorités ne s'est donc pas fait attendre : toutes les activités non essentielles doivent cesser au moins jusqu'au 20 mars.
La population dans son ensemble va passer par une triple phase de test à grande échelle dans l'idée de bloquer, une fois encore, l'épidémie. Dans l'intervalle, cela va aussi, bien sûr, bloquer une bonne partie de l'industrie de Shenzhen et on pense notamment au secteur des semi-conducteurs, secteur clé pour la cité qui abrite notamment les gigantesques campus de Foxconn, fournisseur principal d'Apple.
Les autorités se veulent toutefois rassurantes en indiquant que les productions ont été et seront relocalisées vers d'autres usines pour minimiser l'impact de ces fermetures. Reste que quand on voit les multiples soucis de ces derniers mois, on peut craindre des pénuries. L'exemple d'Apple est à ce titre symptomatique : Hon Hai assemble à Shenzhen 70 % des iPhone du monde entier, il va être difficile de compenser tout cela.
Les liens très forts qui unissent Apple à Foxconn, et donc à Shenzhen, ne doivent pas faire oublier que la région héberge bien d'autres entreprises du secteur laissant craindre une désorganisation plus générale.
Sources : Bloomberg, Tom's Hardware