La Chine, ce n'est plus ce que c'était… et c'est Foxconn qui le dit. D'après Young Li, président du groupe, spécialisé dans l'assemblage d'appareils électroniques, la Chine est en train de perdre son statut « d'usine du monde ». La fin d'un symbole, et possiblement la fin d'une époque… au moins sur le marché de l'électronique.
Groupe taïwanais dont l'essentiel des sites d'assemblage est encore basé en Chine, Foxconn a augmenté il y a quelques années maintenant la capacité de production de ses sites installés hors de Chine… au point que ces derniers généraient l'année dernière 25% de la production totale de l'entreprise. Une dynamique qui n'en serait qu'à ses débuts. Preuve en est, cette capacité de production des sites non-chinois de Foxconn est passée à 30% en 2020.
Foxconn souhaiterait-il tourner le dos à la Chine ?
D'après un article de Bloomberg, la situation économique et politique pour le moins tendue entre les États-Unis et la Chine aurait pour effet de pousser Foxconn à continuer de délocaliser, au profit d'usines installées en Inde ou en Asie du Sud-Est.
Le sous-traitant d'Apple, de Nintendo ou encore de Dell, également heureux propriétaire de la marque américaine d'accessoires Belkin (rachetée en 2018) et actionnaire majoritaire du japonais Sharp (66% du captial détenu depuis 2016), estime en effet dans son intérêt de courcircuiter de plus en plus la Chine pour s'éviter les taxes applicables aux produits exportés de Chine vers les Etats-Unis. Une taxe qui concerne notamment les iPhone.
La Chine n'est plus l'usine du monde
Dans le cadre d'une conférence tenue cette semaine avec des actionnaires, le Président de Foxconn, Young Li a expliqué sans détour que « les jours de la Chine en tant qu'usine du monde sont derrière elle », ajoutant que la chose est sans surprise la résultante de la guerre commerciale en cours avec les Etats-Unis.
En dépit de ces déclarations, Foxconn continuera néanmoins de maintenir une large part de sa production en Chine, mais pourrait de plus en plus se tourner vers deux chaînes de production distinctes : la première en Chine, vouée à l'enorme marché intérieur chinois, la seconde hors de Chine pour les appareils voués à être exportés vers les Etats-Unis, notamment.
Cette prévision pourrait être amenée à se confirmer si d'aventure Donald Trump venait à être élu président pour un nouveau mandat. Quatre années supplémentaires à la Maison-Blanche durant lesquelles l'ancien animateur TV pourrait continuer d'affermir ses sanctions commerciales à l'encontre des autorités chinoises.