© Pierre Crochart pour Clubic
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L’épée de Damoclès qui plane au-dessus de WeChat n’est pas bonne pour les affaires d’Apple. L’analyste Ming-Chi Kuo a envisagé deux scénarios dépendant de la façon dont sera mis en place le bannissement de l’application ultra-populaire en Chine.

Le cas de figure le plus pessimiste, qui verrait Apple bannir WeChat de l’App Store au niveau mondial, pourrait sérieusement entamer sa part de marché dans l’Empire du Milieu.

WeChat sur la sellette

Après TikTok, c’est désormais WeChat qui est dans le viseur de l’administration américaine. La semaine dernière, le secrétaire d’État Mike Pompeo a dévoilé un programme destiné à « purger » le web américain des applications chinoises. En conséquence, l’utilisation de TikTok et de WeChat aux États-Unis sera proscrite d'ici 45 jours.

Apple et Google doivent donc se mettre au pas pour contenter le gouvernement. Chacun devra faire disparaître de son magasin d’applications les références mises en cause par Washington sous peine de sanctions que l’on imagine salées. Mais cette décision n’est certainement pas à prendre à la légère pour Apple qui, contrairement à Google, a droit de cité en Chine.

Pour l’entreprise de Tim Cook, bannir WeChat signifierait se mettre à dos toute la diaspora chinoise qui utilise quotidiennement l’application pour échanger avec des proches. Pire : un bannissement global de WeChat, et donc n’étant pas limité au sol américain, pourrait affaiblir considérablement la présence de la firme en Chine.

Un effondrement des parts de marché à prévoir

WeChat, qui permet aux utilisateurs chinois d’échanger, mais aussi de bénéficier d’un espace de e-commerce, de paiement, d’actualités et de productivité, est une application absolument indispensable en Chine. Une sorte de système d’exploitation additionnel à iOS. Aussi, ce n’est pas un gros mot de dire que sans WeChat, les iPhone perdraient aux yeux de beaucoup de Chinois tout intérêt.

C’est notamment cela qui pousse Ming-Chi Kuo à tabler sur un effondrement des parts de marché de l’iPhone en Chine si le bannissement de WeChat devait être international. « Parce que WeChat est devenu une nécessité quotidienne en Chine […] nous pensons que la part de marché hardware d’Apple en Chine déclinera significativement », écrit Kuo dans sa note d’analyse publiée par MacRumors. « Nous estimons que les expéditions annuelles d’iPhone seront revues à la baisse de 25 à 30 %, et que les expéditions annuelles d’autres produits Apple comme les AirPods, iPad, Apple Watch et Mac chuteront de 15 à 25 % ».

Un scénario pessimiste, auquel Apple préférerait sans doute l’éventualité d’un bannissement uniquement américain de WeChat. Dans ce cas de figure, Kuo estime une baisse des ventes d’iPhone de 3 à 6 % seulement, et d’autres appareils de l’ordre de 3 %. Un pis aller, qui devrait pousser Apple à se livrer à un intense lobbying au cours des prochaines semaines pour tenter une inflexion dans la stratégie américaine.

Source : MacRumors