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Après une première plainte de Cydia contre Apple en 2020, la bataille judiciaire qui oppose les deux entreprises repart de plus belle. En effet, une juge vient d’empêcher la marque à la pomme de faire rejeter les poursuites de Cydia à son encontre. 

Pour rappel, Cydia proposait un magasin d’applications alternatif sur les iPhone débridés jusqu’en 2018

La plainte de Cydia n’est pas sans rappeler celle d’Epic Games

En 2020, le fondateur de Cydia, Jay Freeman, a déposé plainte contre Apple. Il accusait alors la firme de comportement monopolistique et d’abus de position dominante par rapport à la politique en vigueur dans l’App Store. La juge chargée du dossier a néanmoins rejeté la plainte au mois de janvier 2022, en invoquant notamment les quatre ans de prescription pour les poursuites antitrust. Elle a toutefois permis à Freeman de modifier sa plainte. 

Cette fois, le développeur a indiqué que la firme de Cupertino a mis en œuvre des changements drastiques dans iOS dans le but d’empêcher Cydia et d'autres magasins d'applications alternatifs de fournir des applications « utilisables » pour les iPhone. Sans surprise, Apple a tenté de faire rejeter cette nouvelle plainte en citant à nouveau le délai de prescription, mais la juge ne l’a pas entendu de cette oreille et n’a pas accepté la requête du géant technologique. 

Les poursuites enclenchées par Cydia ne sont pas sans rappeler le procès qui a eu lieu entre Apple et Epic Games pour des raisons similaires. L’éditeur de Fortnite avait déposé une plainte contre la marque à la pomme, car elle l’empêchait de proposer un système de paiement alternatif dans son jeu phare. 

L’App Store et le Play Store au cœur de la controverse

Le fait que cette plainte soit reçue démontre bien la pression actuellement exercée sur Apple, mais également sur Google, à cause des politiques en vigueur dans leur magasin d’applications respectif. Chacune des entreprises empêche en effet les développeurs de proposer un moyen de paiement alternatif, ce qui les force à être prélevés de 30 %, ou de 15 pour les petits développeurs, sur tous les achats in-app. Par ailleurs, l’impossibilité d’accéder à des applications en dehors de l’App Store sur iOS est également très mal vue par de nombreuses entreprises. 

Quoi qu’il en soit, les deux géants de la Silicon Valley ont du souci à se faire. En plus des développeurs, les autorités ont aussi leurs pratiques dans le viseur. La Corée du Sud a récemment fait passer une loi qui les oblige à accepter les méthodes de paiements tiers sur l’App Store et le Play Store. De son côté, l’Union européenne s’est mise d’accord sur le Digital Markets Act, texte qui devrait forcer Apple à tolérer les magasins d’applications alternatifs sur l’iPhone.

Enfin, les autorités américaines réfléchissent elles aussi à combattre le monopole d’Apple et de Google dans ce secteur à travers une loi baptisée Open App Markets Act.

Source : The Verge