© Apple
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La gigantesque quantité de données de santé obtenues par Apple depuis le lancement de son Apple Watch pourrait bientôt trouver une utilisation très controversée.

C'est un groupe d'analystes qui étudie les usages des nouvelles technologies qui l'a annoncé : Apple serait en train de travailler à la création d'une assurance maladie fondée sur toutes les données de santé récoltées sur vous. En mettant ainsi le pied dans la porte, la firme de Cupertino ouvre la voie à une utilisation plus débridée des données de santé, jusqu'alors les plus protégées par les lois (et par l'éthique).

Apple protège vos données… mais ça ne veut pas dire qu'elle ne les utilise pas

L'entreprise de Tim Cook est connue pour gérer avec sérieux et sécurité les données de ses utilisateurs, un point fort particulièrement visible en comparaison des autres membres des GAFAM ou fabricants de smartphones. Mais si les fuites de données y sont beaucoup plus rares que, au hasard, chez Facebook, cela ne signifie pas pour autant que ces données ne sont pas utilisées. Selon la marque, comme à chaque fois dans ce cas, elles servent à offrir une expérience plus personnalisée à ses utilisateurs.

Mais les données de santé, notamment récoltées par l'Apple Watch, étaient jusqu'ici dans l'angle mort et servaient surtout aux utilisateurs eux-mêmes, en particulier pour pouvoir suivre leurs performances sportives. Il semble désormais qu'Apple, qui tire de son offre de services un revenu chaque année croissant, ait trouvé comment les utiliser. Et cela pourrait s'avérer très lucratif.

Une décision TRÈS controversée

Des analystes de CCS Insight ont ainsi annoncé que l'année 2024 devrait voir apparaître sur le marché américain une assurance maladie estampillée du logo de la marque à la pomme. Cette dernière, qui n'a pas communiqué sur le sujet, pourrait bénéficier d'un énorme avantage sur la concurrence dans ce marché très peu régulé aux États-Unis : les données de santé.

Concrètement, en ayant un aperçu précis de la santé de ses potentiels clients avant même qu'ils ne demandent à souscrire une telle assurance, Apple et l'organisme d'assurance avec qui elle s'associerait pourraient proposer une œuvre personnalisée et sur mesure à chacun. Cela signifie surtout que les personnes à la santé fragile ou qui ont déjà des soucis pourraient être amenées à payer plus cher leur assurance que les bien portants. Pour les personnes en mauvaise santé, c'est donc la double peine.

Cette utilisation commerciale et assumée des données les plus critiques et les plus intimes pourrait surtout ouvrir la voie et donner des idées à d'autres entreprises. Il reste cependant à voir si cette offre dépassera les frontières des États-Unis, puisqu'il s'agit en 2022 de l'unique pays industrialisé à ne pas avoir de sécurité sociale pour ses habitants.