Bonjour François Moïse. Cisco lancera début 2014 un robot dédié au travail collaboratif, pouvez-vous le décrire ?
L'objectif était de concevoir un produit à taille humaine, et parfaitement autonome. Il est doté de l'un de nos écrans, le modèle EX60, qui possède une diagonale de 21,5 pouces. Une caméra qui surplombe le moniteur est chargée de capter la vidéo en 1080p. Une barre de son sous l'écran est aussi présente pour retransmettre les échanges verbaux dans la meilleure qualité. Le tout est raccordé à nos systèmes de communications unifiées.
Actuellement, lorsqu'on prévoit une réunion avec de la visioconférence, on réserve une salle et l'on s'y rend. Avec le AVA 500, c'est son nom, il suffira de l'appeler et il se rendra de lui-même dans la salle concernée. Bien sûr, il est capable de se déplacer en autonomie : il a appris l'étage où il est déployé par cœur - il ne sera pas capable de prendre l'ascenseur - et peut réagir aux imprévus grâce à des capteurs omniprésents.
Nous le développons notre robot en collaboration avec la société iRobot, qui est bien connue du grand public notamment pour ses aspirateurs autonomes. Nous travaillons aussi sur ce projet avec Quantum.
Pourquoi est-ce que Cisco propose un tel produit ? Le marché est-il ouvert à cela aujourd'hui ?
Cela fait dix ans qu'on fait de la communication en temps réel voix et vidéo et nous sommes numéro un en entreprise. C'est un peu moins le cas en France mais nous détenons quand même une bonne part de marché. Les entreprises ont besoin de s'adapter à leur transformation, elles doivent pouvoir travailler en temps réel avec leurs filiales sur d'autres sites, avec leurs partenaires, et ce, de plus en plus.
Aujourd'hui, la communication est encore très mobilière, dépendant de salles de visioconférence par exemple. Or les professionnels ont besoin de mobilité et en haute fidélité, c'est ce que nous offrons.
À quels besoins répond cette solution ? Et dans quel environnement peut-être être déployée ?
Nous imaginons qu'elle peut très bien se prêter aux environnements de recherche et développement, aux usines, aux entrepôts et même aux accueils. Elle pourrait même servir pour accompagner quelqu'un dans la visite d'un bâtiment. Elle pourra aussi être utilisée en milieu éducatif pour les formations vidéo, mais aussi en milieu médical -si nous avons déjà VX Clinical Assistant, il n'est pas autonome comme AVA 500.
La start-up Double Robotics propose depuis 2011 « des roues pour iPad ». Au final, leur solution ressemble en apparence assez à la vôtre. La connaissez-vous, et si oui, qu'en pensez-vous ?
Je ne connais pas cette société, par contre ce que je sais c'est que AVA 500 a été développé par Cisco dans un environnement industriel et s'adresse à des professionnels.
Est-ce que ce genre de solution est l'avenir du travail collaboratif ou Cisco a d'autres idées de côté ?
Nous répondons à des besoins sur le court terme mais en parallèle, nous continuons bien sûr nos recherches. Cisco investit beaucoup en recherche et développement. Le groupe a consacré 5 milliards de dollars l'an dernier et ce chiffre augmente encore. C'est le secteur qui l'impose, et la concurrence.
Il y a quelques temps, nous avons déjà présenté nos avancées en matière d'hologramme, ce qui permet de projeter l'image de collaborateurs comme s'ils étaient présents. Mais là on est dans la recherche pure. Ces technologies devront trouver une réalité en entreprise, ce qui n'est pas encore prévu à ce jour.
Quand débutera la commercialisation, et à quel prix ?
Nous prévoyons un lancement commercial d'ici le début de l'année 2014. Le prix n'a pas encore été déterminé. Quant au mode de distribution, il se fera via deux canaux : l'achat classique mais également une offre sous forme de service, avec un forfait.