Des mails internes indiquent que les ingénieurs de Google sont mécontents de l'interface utilisateur permettant de paramétrer la collecte de données.
La localisation des utilisateurs est essentielle pour Google afin d'affiner les publicités présentées à l'utilisateur en fonction du lieu où ils se trouvent.
Google aurait enregistré la localisation de ses utilisateurs sans leur accord
En 2018, un article d'Associated Press a épinglé le moteur de recherche à propos du volume de données collectées. Google aurait récolté des données de localisation provenant de Maps ainsi que d'autres services Google même si l'utilisateur n'avait pas donné son consentement explicite et avait désactivé l'historique de localisation.
L'entreprise avait vivement contesté ces révélations, mais cela n'a pas empêché le procureur général d'Arizona, Mark Brnovich, de lancer une enquête sur les pratiques de Google en matière de confidentialité des données.
L'État américain a ensuite déposé une plainte en mai 2020. Google est accusée de violer l'Arizona Consumer Fraud Act, une loi protégeant les intérêts des consommateurs.
Les employés de Google ne se font pas prier pour critiquer les réglages de confidentialité
C'est dans le cadre de cette procédure que des mails internes à Google ont été ajoutés au dossier, qui a été depuis rendu public par la justice. Et surprise, les ingénieurs du moteur de recherche sont aussi perdus que les utilisateurs quant aux réglages de confidentialité.
« L'interface actuelle semble conçue pour rendre les choses possibles, mais elle est suffisamment difficile pour que les gens n'y arrivent pas », indique l'un d'entre eux. Un autre renchérit : « En effet, nous ne sommes pas très bons pour expliquer cela aux utilisateurs ». « Je suis d'accord avec l'article », assène un dernier ingénieur.
La prise de conscience fut telle qu'une réunion de crise a été organisée immédiatement après la publication de l'article pour analyser la réaction des lecteurs. Sans surprise, ces derniers étaient très critiques envers Google.
Le moteur de recherche a depuis retravaillé la présentation des options de confidentialité dans l'ensemble de ses logiciels, mais devra tout de même répondre de ses anciennes pratiques. Google pourrait être condamnée à plusieurs milliers de dollars d'amende par infraction constatée.
Source : Ars Technica