Le rachat du spécialiste des trackers d'activité par le groupe Alphabet suscite l'inquiétude des défenseurs des consommateurs, qui voient cette union comme une entorse à la concurrence.
Le Bureau européen des unions des consommateurs (BEUC) a publié un rapport cette semaine dans lequel il revient sur le rachat de Fitbit par la maison-mère de Google, Alphabet, effectif depuis la fin de l'année 2019. Le groupe de consommateurs considère que l'accord conclu entre les deux entreprises américaines n'encourage pas la concurrence et n'avantage pas leurs clients.
Une union remise en question
L'union des consommateurs européens appelle la Commission européenne et les autres régulateurs de la zone à réexaminer le rachat de la société de trackers de fitness et montres connectées Fitbit par Google, validé pour un montant de 2,1 milliards d'euros et permettant à la firme de Moutain View d'affronter Samsung, Apple, Huawei ou encore Xiaomi sur ce marché.
Le BEUC, qui regroupe 42 organisations de consommateurs issues de France, de Belgique, d'Italie, d'Allemagne, des Pays-Bas ou du Luxembourg, s'offusque de ce rachat qui, selon lui, offre à Google une véritable mine de données de santé, un marché qu'elle lorgne depuis plusieurs années. Et grâce aux produits et appareils Fitbit, la collecte de ces données, comme le nombre de pas quotidiens, la distance parcourue ou encore les calories brûlées, est évidemment une aubaine pour le géant américain.
Les consommateurs redoutent que Google ait avalé Fitbit pour écarter un concurrent
Le BEUC craint que Google n'exploite les données collectées par Fitbit à son avantage, pour imposer une position dominante sur divers marchés, ce qui entraînerait à terme des dommages à la concurrence en l'empêchant de créer les conditions d'un marché concurrentiel sain limitant l'innovation et augmentant les prix sur divers marchés comme la recherche, la publicité en ligne, la santé et les appareils portables.
« La fusion proposée a donc le potentiel de toucher non seulement les marchés numériques, mais également une partie de la vie de tous les citoyens européens, de leur santé et de leur bien-être », indique le BEUC dans son rapport.
De plus, un peu à l'instar de WhatsApp lors de son rachat par Facebook, le Bureau européen des unions de consommateurs dénonce le fait que la perte de Fitbit, pour le marché, en tant qu'acteur indépendant désormais soumis à Google, a permis au géant des technologies d'éliminer un concurrent potentiel.
« Nous ne vendrons jamais d'informations personnelles à qui que ce soit. Les données de santé et de bien-être Fitbit ne seront pas utilisées pour les annonces Google. Et nous donnerons aux utilisateurs de Fitbit le choix de revoir, déplacer ou supprimer leurs données », a pour sa part rappelé l'entreprise.
Source : TechCentral, BEUC