Le Sous-Continent est frappé par un monopole écrasant de Google, qui s'accapare 99% du marché des smartphones. Suffisant pour inciter les startupers et entrepreneurs locaux à se rebiffer.
Plusieurs dizaines d'entreprises et de start-up indiennes travaillent ensemble à une coalition visant à aboutir à la création et au lancement d'une boutique d'applications qui viendrait concurrencer Google Play. L'alliance de professionnels appelle le gouvernement local à soutenir l'initiative, pour créer un véritable écosystème d'applications numériques indien.
Google met la pression sur les acteurs numériques locaux
Chez les entrepreneurs, les discussions ont été précipitées par l'annonce de Google, faite en début de semaine, portant sur la commission de 30% sur les achats et abonnements numériques des consommateurs que la firme de Mountain View veut imposer aux développeurs qui propulsent une application sur Google Play.
Pour mener la vie dure à Google, qui enregistre le nombre d'utilisateurs d'Internet le plus élevé en Inde, et à un Play Store considéré comme « injuste », les entrepreneurs n'entendent pas seulement dénoncer cette nouvelle mesure du géant américain, mais envisagent carrément des alternatives.
Réunis mardi, les membres de la coalition ont discuté des moyens étudiés pour mettre au point une plateforme qui aurait les capacités d'héberger les applications locales et viendrait briser le duopole constitué par Apple et Google. Parmi les entrepreneurs à la tête du collectif, on retrouve notamment Vijay Shekhar Sharma, le co-fondateur et patron de Paytm, une puissante start-up indienne spécialisée dans le paiement en ligne ; ainsi que Deep Kalra, fondateur du voyagiste en ligne indien MakeMyTrip.
Le gouvernement indien ne devrait pas se laisser si facilement convaincre
Le dirigeant de Paytm, une société dont l'application a été au moins provisoirement retirée de Google Play pour de supposées violations des politiques de la boutique, indique avoir été contacté par de nombreux fondateurs d'entreprises, qui ont pour la plupart reçu des avertissements de la firme californienne.
« Nous devons avoir une voix commune pour que le gouvernement et le peuple nous écoutent » exhorte Vijay Shekhar Sharma, qui compte sur les autorités pour bénéficier du soutien nécessaire au développement de cet écosystème tech indien.
Le gouvernement indien ne se laissera sans doute pas facilement convaincre. Car Google (et d'autres investisseurs, comme Facebook) a déjà investi plusieurs milliards de dollars en Inde, pour renforcer l'adoption des services et usages numériques dans un pays qui compte environ 1,4 milliard d'habitants, dont une partie n'a pas encore accès au numérique.
Les dirigeants indiens devront aussi réfléchir à la question de la régulation d'une éventuelle boutique d'applications locale ainsi que de sa sécurité. La partie est loin d'être gagnée.
Source : TechCrunch