Google est contrainte d'ouvrir le Google Play Store aux magasins tiers, et ce, dans les plus brefs délais. Une opportunité que Microsoft et d'autres concurrents ont rapidement saisie.
La nouvelle est tombée en fin de semaine dernière : les autorités américaines ont reconnu Google coupable d'avoir instauré un monopole illégal avec son magasin d'applications Android et l'ont immédiatement sommée de l'ouvrir à la concurrence. Le système de facturation de Google Play, imposé à tous les développeurs, était notamment en cause.
Le Google Play Store ouvert aux magasins tiers dès novembre
Sale temps pour Google : le géant du Web avait déjà dû débourser 700 millions de dollars l'an passé à la suite d'accusations d'abus de position dominante. Attaquée par Epic Games, la firme a été reconnue coupable de monopole illégal la semaine dernière et doit, d'ici le 1er novembre, ouvrir le Google Play Store à la compétition pour une durée de 3 ans.
On reprochait notamment à la firme d'obliger les développeurs à utiliser le système de facturation Google Play. Maintenant que cette obligation a été levée, la réaction des concurrents ne s'est pas fait attendre. Epic Games va, par exemple, intégrer son store à la version US de Google Play d'ici l'an prochain.
Sarah Bond, présidente de Xbox a quant à elle salué la décision du tribunal en déclarant : « Nous sommes ravis de vous annoncer qu'à partir de novembre, les joueurs pourront jouer et acheter des jeux Xbox directement à partir de l'application Xbox sur Android. » La société va aussi permettre aux membres Xbox Cloud Gaming de diffuser en streaming leurs jeux sur leurs appareils, et ce, directement après leur acquisition. Elle travaillerait également à un magasin Xbox mobile disponible sur le Web.
Une décision historique qui aura de vastes conséquences
Alors que Microsoft s'apprête à vendre ses jeux Xbox directement au sein de son app Android (une décision que l'entreprise aurait cependant pu prendre plus tôt), Google a pour sa part fait appel de la décision : « Ces changements mettraient en danger la vie privée et la sécurité des consommateurs, empêcheraient les développeurs de promouvoir leurs applications et réduiraient la concurrence sur les appareils. »
Le géant du Web craint en effet que si son autorité sur l'écosystème Android se retrouve réduite, le nombre d'applications non contrôlées augmente et que la gestion de la concurrence devienne plus compliquée. Mais comme Sarah Bond l'a expliqué : « La décision du tribunal d'ouvrir la boutique mobile de Google aux États-Unis permettra plus de choix et de flexibilité. »
27 mars 2024 à 20h50
Si, outre-Atlantique, l'événement cause pas mal de remous, ce pourrait également être le cas en Europe et en France. En effet, une telle décision pourrait inciter les régulateurs à aller plus loin dans leurs efforts de limitation des grandes plateformes technologiques. Ce pas a, après tout, déjà été franchi avec l'arrivée du Digital Markets Act. Une ouverture du Google Play Store aux magasins tiers sur le Vieux Continent suivrait cette logique, en particulier s'il était possible d'utiliser d'autres systèmes de facturation. Mais les défis posés en matière de sécurité de données, un enjeu particulièrement fort en Europe, seraient aussi considérables.
Il ne nous reste plus qu'à ouvrir l'œil pour voir quelles seront les retombées de cette décision dans les prochains mois.
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Sources : Google, The Verge (1), The Verge (2)