Logo Google Play Sotre© tomeqs / Shutterstock.com
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Google s'apprête à verser pas moins de 700 millions de dollars pour mettre fin à un vaste litige sur le Play Store, sa boutique d'applications à qui il est reproché un prétendu monopole illégal.

Le 11 décembre dernier, un jury américain a déclaré que la maison-mère de Google, Alphabet, détenait un monopole illégal avec sa boutique d'applications. La plainte était soutenue par 50 procureurs généraux d'États de l'oncle Sam, qui avaient attaqué l'entreprise en juillet 2021. Ce mardi, et seulement quelques jours après l'épilogue du procès contre Epic, nous avons appris que Google a accepté de verser 700 millions de dollars et de faire plusieurs concessions sur le Play Store, pour mettre fin au conflit et rentrer dans les clous de la réglementation.

Google accepte de rembourser les utilisateurs du Play Store lésés

Sur les 700 millions de dollars que Google compte verser, 629 millions seront remboursés aux consommateurs, et les 70 autres millions seront alloués aux États. Ces fonds serviront de compensation aux utilisateurs ayant payé trop cher pour des applications ou des achats intégrés via le Google Play Store. Plusieurs changements interviendront suite à la décision.

L'accord impose par exemple à Google de permettre techniquement l'installation d'applications tierces sur Android, et ce pendant 7 ans. De plus, les développeurs pourront proposer un système de facturation intégré alternatif à Google Play pendant 5 ans, offrant aux utilisateurs une plus grande facilité de choix dans la facturation de leurs applications.

La firme de Mountain View s'engage à ne pas pousser ni forcer les développeurs à offrir leurs meilleurs prix exclusivement aux clients utilisant Google Play et Google Play Billing (le programme de facturation qui permet de vendre des produits et des contenus numériques depuis une appli Android) pendant 5 ans. Et aucune obligation ne sera imposée quant à la synchronisation des titres sur Google Play avec d'autres magasins et fonctionnalités pendant 4 ans.

Google, siège de Mountain View © Shutterstock
Google, siège de Mountain View © Shutterstock

Des concessions temporaires de Google : limitations sur l'exclusivité, l'installation d'applications, et des questions persistantes sur la véritable liberté des développeurs

Parmi les autres engagements pris sous la contrainte, le géant américain ne poussera pas les fabricants d'appareils à installer exclusivement Google Play sur les téléphones ou sur l'écran d'accueil pendant 5 ans. Les fabricants pourront accorder des droits d'installation aux applications préchargées sans entrave de Google pendant 4 ans.

Google autorisera les magasins d'applications tiers à mettre à jour les applications sans approbation de l'utilisateur pendant 4 ans. Durant les six prochaines années, les développeurs pourront utiliser les informations de contact obtenues dans ou en dehors de l'application, pour communiquer avec les utilisateurs hors app.

En ce qui concerne les applications de consommation, de type Netflix, Google devra les laisser informer leurs utilisateurs qu'ils peuvent disposer de meilleurs prix ailleurs. Elles ne pourront cependant pas intégrer de lien externe. La mention « Disponible sur notre site à (tel) prix » sera la seule tolérée.

Bien que ces concessions semblent significatives, elles sont assorties de limites temporelles, comme vous l'aurez remarqué. Des voix s'élèvent déjà pour critiquer certains de ces changements, jugés comme des ajustements mineurs, tandis que d'autres, comme le Google Play Billing, suscitent des inquiétudes quant à la réelle liberté laissée aux développeurs. Le règlement doit désormais être approuvé par le juge en février, tandis que les discussions entre Epic Games et Google se poursuivent.

Sources : Google, The Verge