© Mika Baumeister/Unsplash
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Ne souhaitant pas perdre ses commissions sur les achats et abonnements de jeux et d'applications sur Android, Google aurait payé des éditeurs pour rester sur le Play Store.

Selon un document transmis à la justice américaine dans le cadre du procès qui oppose Google et Epic Games depuis 2020, la filiale d'Alphabet aurait payé au moins 24 sociétés développant des applications pour empêcher toute création d'un concurrent à son Play Store, une pratique qui pourrait être considérée comme étant anti-concurrentielle.

Android est un système ouvert, mais…

Selon ce document, Google et Activision Blizzard auraient conclu un accord de 360 millions de dollars sur trois ans pour que l'éditeur reste exclusivement sur le Play Store et ne lance pas son propre launcher sur mobile. Rappelons que des jeux populaires sur smartphone et tablette comme Call of Duty Mobile ou Hearthstone appartiennent à Activision Blizzard.

Google aurait aussi négocié avec Tencent Holdings Ltd. pour que Riots Games, développeur de League of Legends: Wild Rift et Legends of Runeterra, reste lui aussi fidèle au Play Store, en échange du paiement d'environ 30 millions de dollars par an.

Des accords du même genre auraient également été passés avec d'autres poids lourds du jeu vidéo, dont Nintendo et Ubisoft. La société Calm, qui développe des applications de méditation et de sommeil et se rémunère par un système d'abonnement, serait aussi concernée.

Activision Blizzard dément

En gardant tous ces acteurs sur le Play Store, Google s'assure le versement d'une commission pour les microtransactions et abonnements payés par les utilisateurs sur ces applications. Cette initiative consistant à payer les développeurs pour rester sur le magasin d'applications officiel de Google serait baptisée Project Hug en interne.

Google ne paierait pas la totalité des sommes promises en cash, mais offrirait essentiellement à ses partenaires des crédits pour acheter de la publicité sur les services Google et sur YouTube, ainsi que pour des offres Cloud. Pour Epic Games, de tels accords nuisent à la concurrence, entraînent une augmentation des prix et détériorent l'innovation.

Activision Blizzard a déjà réagi et a nié en bloc ces informations. « Google ne nous a jamais demandé ou fait pression sur nous pour ne pas concurrencer Google Play », a déclaré l'entreprise. Riot Games a indiqué qu'elle devait encore examiner le dossier avant de se prononcer.

Source : Reuters