Android 11

Alors que le procès qui oppose Epic à Apple bat son plein, Google annonce justement une mesure qui devrait faciliter la vie des développeurs sur Android 12 — la prochaine version majeure de l’OS mobile, attendue l’an prochain.

Dans un billet de blog intitulé « À l’écoute des commentaires de développeurs pour améliorer Google Play », la firme de Mountain View promet que l’installation de stores alternatifs (et donc la distribution d’apps via d’autres canaux) sera facilitée avec Android 12.

Choisir son store comme on choisit son navigateur ?

Pour l’heure, Google n’a pas donné plus de détails sur ce changement majeur. De notre côté, on s’imagine que le géant du Web permettra aux utilisateurs d’Android 12 de sélectionner leur magasin d’application favori au moment de l’initialisation de l’OS. Exactement comme il le fait pour sélectionner le navigateur Web ou le moteur de recherche de notre choix au premier lancement d’Android.

Mais trêve de spéculation. Cette ouverture est non seulement salutaire pour les utilisateurs qui pourront se libérer (un peu) de l’entrave de Google, mais surtout pour les développeurs qui voient ainsi se multiplier les canaux de distribution.

Mieux, cela leur permettra de passer outre la fameuse commission de 30% que s’octroie Google sur chaque transaction effectuée sur Google Play. Une éventualité qui, n’en doutons pas, fait déjà saliver un certain Epic. Restera à déterminer si les éditeurs d’applis pourront mettre leurs œufs dans tous les paniers et cumuler une présence sur des stores tiers (donc sans commission) et sur celui de Google (qui bénéficie d’une audience plus large).

Des consignes plus claires pour les paiements sur le Play Store

Dans le même billet, Google revient sur la principale pierre d’achoppement qui anime le feuilleton de l’été dont nous parlions plus haut. La firme n’en démord pas : « Tous les développeurs qui vendent des biens numériques dans leurs apps doivent utiliser le système de paiement de Google Play ». Des modifications claires ont été apportées en ce sens dans les conditions de paiement de Google Play, et tous les développeurs qui n’utilisent pas déjà le système de paiement de Google Play sont invités à le faire avant le 30 septembre 2021.

Google marque toutefois sa différence avec sa rivale Apple sur un point : les applications qui, en cette période de pandémie, se sont mises à vendre des biens numériques en lieu et place de leurs offres habituelles (les visites virtuelles sur AirBnb ou les cours de sports en ligne sur ClassPass au lieu de véritables cours notamment). « Nous reconnaissons que la pandémie mondiale a poussé de nombreuses entreprises à basculer leurs biens physiques en numérique, et à devoir engager leur clientèle via de nouveaux moyens, comme par exemple proposer des cours en ligne au lieu de cours présentiels », écrit Google sur son blog. Et de préciser que « pour les 12 prochains mois, ces entreprises n’auront pas à se plier à nos conditions de paiements, et nous réévaluerons la situation d’ici l’année prochaine ».

Qu’en pense-t-on chez Clubic ?

Avec ces annonces, Google montre patte blanche aux développeurs mécontents. Non seulement cette stratégie s’inscrit en opposition totale avec celle d’Apple consistant à camper sur ses positions, mais elle rappelle à tous qu’Android est une plateforme beaucoup plus ouverte que ne l’est iOS.

Bien sûr, Google ne cache pas ses intentions de passer pour la gentille de l’affaire. Dans son billet, elle cite même explicitement le cas de Fortnite qui, selon elle, représente la preuve que « même si un développeur et Google ne sont pas d’accord sur les termes d’un contrat, le développeur peut toujours distribuer son application sur Android ». Dans le cas présent, Fortnite est en effet toujours téléchargeable via le propre store d’Epic.