Dans la bataille juridique qui s’est entamée hier en Epic Games et Apple, Google a choisi son camp. Alors que beaucoup s’attendaient à ce que la firme de Mountain View profite de la situation pour se ranger du côté de l’éditeur de Fortnite, Google a choisi de défendre son modèle économique, quoi qu’il en coûte.
Fortnite, qui n’est arrivé sur le Play Store d’Android qu’en avril dernier après avoir été distribué uniquement via le client propriétaire d’Epic, quitte donc sans délai le magasin d’applications.
Le monopole d’Apple et Google ne passe plus pour Epic
Au cœur du problème : l’hégémonie de Google (Android) et Apple (iOS) sur la façon dont doivent être proposées les micro-transactions au sein d’une application ou d’un jeu hébergé sur leur magasin respectif.
Hier, Epic annonçait une baisse définitive du prix des V-Bucks de Fortnite (la monnaie en jeu). Mais pour en profiter, il fallait opter pour un nouveau mode de paiement : Epic Direct, qui outrepasse le parcours usuel mis en place par Apple et Google et permet à l’éditeur de s’épargner le paiement de la fameuse commission de 30 %.
Mais alors que la situation ne concernait encore que l’entreprise de Tim Cook dans la soirée, nous apprenions il y a quelques heures que Google Play avait également banni le célèbre Battle Royale de ses rayons. Un coup de théâtre qu’Epic ne semblait pas avoir anticipé. Le compte Twitter de Fortnite se contentait de promettre « davantage d’informations [à ce sujet] prochainement ».
Un plan communication très rodé
Ce qui nous fait dire qu’Epic s’est laissé surprendre par la décision de Google se trouve justement dans la réponse de l’éditeur. Là où la mise au défi d’Apple a tout du plan de communication parfaitement huilé, Epic semble encore en train d’élaborer sa réaction à l’encontre du géant du Web.
Pour illustrer combien l’entreprise de Tim Sweeney a mis du cœur à l’ouvrage pour s’opposer au monopole d’Apple, le compte Twitter de Fortnite a même publié un pastiche de la célèbre publicité de la marque, reprenant les codes du roman 1984 de George Orwell. « Visitez fn.gg/freefortnite et rejoignez le combat pour empêcher 2020 de devenir « 1984 » », peut-on lire sur le compte Twitter du jeu.
Enfin, si ce happening virtuel fait passer Epic pour le chevalier blanc, n'oublions pas que l’entreprise est détenue à 40 % par Tencent. Le conglomérat chinois, très actif dans l’industrie vidéoludique, est actuellement empêtré dans la guerre commerciale qui se joue entre Pékin et Washington et risque le bannissement de WeChat, application de messagerie ultra-populaire via un récent décret signé par Donald Trump. De là à s'imaginer voir le président américain s'emparer de l'affaire, il n'y a qu'un pas.
Source : Twitter