Google Entreprise

Quatre femmes qui avaient porté plainte contre Google pour discrimination salariale représentent désormais 10 800 femmes dans un recours collectif contre le géant américain.

Dans une plainte déposée en 2017, les plaignantes accusent Google de payer plus généreusement ses employés masculins pour le même job. Le juge Andrew Cheng de la Cour Supérieure de Californie leur a non seulement donné le feu vert pour continuer leur action en justice, mais a aussi déclaré que cette action pouvait devenir collective.

Des différences de salaire, mais aussi de place dans la hiérarchie par rapport à leurs collègues masculins

Les quatre anciennes employées de la firme de Mountain View l'accusent de payer les femmes 17 000 dollars de moins que les hommes, en violation de la loi californienne sur l'égalité des salaires. Elles indiquent également avoir été positionnées sur des rôles moins importants et plus bas dans la hiérarchie par rapport à leurs collègues masculins, à niveau de compétences et d'expérience égal. Certaines d'entre elles indiquent avoir vu leurs demandes d'augmentation et de promotion refusées, quand celles qui les ont finalement obtenues soulignent qu'entre temps, les hommes de leur équipe avaient grimpé dans la hiérarchie bien plus haut qu'elles.

Désormais, elles représentent 10 800 femmes qui ont potentiellement été victimes de discrimination salariale chez Google dans un recours collectif qui pourrait coûter à l'entreprise près de 600 millions de dollars en réparations. « C'est un grand jour pour les femmes chez Google et dans le secteur technologique et nous sommes très fiers de nos clientes courageuses qui ouvrent la voie », a indiqué leur avocate, Kelly Dermody, dans un mail à Bloomberg. « Cette décision montre qu'il est essentiel que les entreprises privilégient de payer les femmes équitablement plutôt que de dépenser de l'argent pour les combattre dans des litiges », a-t-elle ajouté.

Google assure agir contre les différences de salaire

En plus de cette plainte, Google avait également été épinglée en 2017 par le Département du Travail aux États-Unis, qui avait conclu que la société payait systématiquement moins les femmes que les hommes et faisait de la discrimination à l'embauche envers les candidates féminines et notamment les femmes asiatiques. Google a nié ces allégations, mais a quand même accepté de payer plus de 3,8 millions de dollars de dédommagement en début d'année.

Le géant américain continue de se défendre et un porte-parole a indiqué à The Register que la firme a réalisé « une analyse rigoureuse de l'équité salariale afin de s'assurer que les salaires et primes soient équitables ». Il a également indiqué qu'en 2020, 2 352 employés ont vu leur salaire être ajusté à la hausse.

Ce sera à la justice d'évaluer si les actions entreprises par Google sont suffisantes et de finir par trancher, avec un début de procès possiblement en 2022 d'après l'avocate des plaignantes.