Google : un pas de plus vers le Super WiFi

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 28 janvier 2011 à 15h53
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Au mois de janvier Google avait demandé l'accord de la Federal Communications Commission pour la mise place d'un répertoire des plages de radio-fréquences inutilisées. Ces dernières regroupent les fréquences télévisées abandonnées ainsi que celles dont les droits d'utilisation n'ont pas été acquis. Richard Whitt, conseiller de Google, expliquait alors : « nous continuons de penser que ces spectres peuvent révolutionner l'Internet haut-débit sans fil. Nous estimons qu'il est important d'aller de l'avant en offrant notre assistance pour faire de cette vision une réalité »

Neuf mois plus tard, l'autorité avait validé l'ouverture des zones blanches afin de favoriser le déploiement de l'Internet au sein du pays. De cette initiative il devrait en découler le Super WiFi. Dans la mesure où le signal sera affecté sur des fréquences plus basses, sa portée en sera décuplée sur plusieurs kilomètres. En effet alors que la connexion WiFi utilise généralement les fréquences entre 2,4GHz et 5GHz, cette fois les données pourront transiter entre 50MHz et 700MHz.

Larry Alder, responsable des opérations commerciales chez Google explique que la FCC a nommé neuf sociétés dont Google pour administrer la base de données de ces zones blanches. Aux côtés de la firme de Mountain View nous retrouvons Comsearch, Frequency Finder, KB Enterprises & LS Telcom, Key Bridge, Neustar, Spectrum Bridge, Telcordia Technologies et WSdb.

Face à ce projet, plusieurs objections ont cependant été émises. D'une part, la police et les pompiers avaient souhaité que ces fréquences libérées puissent être utilisées pour les services d'urgence. D'autres part, certains craignaient que ces connexions perturbent les signaux télévisés. Enfin, les opérateurs AT&T et Verizon ne souhaitaient pas voir ces fréquences distribuées aux plus petits opérateurs. Google est également pointé du doigt par Key Bridge qui estime qu'il s'agit pour la multinationale d'un avantage déloyal face à la concurrence. Google pourrait en effet repérer en premier les fabricants de terminaux compatibles sur ces nouvelles zones et signer des accords exclusifs afin d'augmenter les ventes de ses smartphones Android et appareils tournant sous Chrome OS. Aussi en tant qu'administrateur, Google serait en mesure de collecter des informations relatives aux modèles ou aux numéros de séries des équipements concurrents.

Si la FCC reconnait l'existence de cette faille elle ajoute que les huit autres administrateurs auront accès à ces mêmes données et pourraient très choisir de les revendre illégalement à des tiers. L'autorité exige donc que les bases de données ne soient pas utilisées à des fins commerciales par chacun des participants.

Plusieurs expérimentations de ces bandes ont été effectuées. En Europe, la Commission Européenne a lancé un projet similaire visant à couvrir davantage les zones reculées en exploitant les fréquences de la télévision hertzienne.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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