Affaire plutôt cocasse pour Google, qui se voit poursuivi en justice par trois anciens employés. La cause ? Le géant américain est accusé de ne pas avoir respecté son ancien slogan « Don’t be evil ».
Si Google est considéré comme redoutable dans le paysage des nouvelles technologies, cela n’empêche pas quelques courageux de s’attaquer au géant des GAFA, au risque de s’y casser les dents. Trois anciens employés de la firme, licenciés en 2019, ont attaqué leur ex-employeur pour avoir violé son code de conduite et son fameux leitmotiv « Don’t Be Evil ».
Retournement de situation
« Don’t Be Evil » fut le grand slogan de Google, avant sa disparition en 2018 au profit de « Do the right Thing ». « N’oubliez pas… Ne soyez pas malveillants et si vous voyez quelque chose que vous ne pensez pas correct, dites-le ! » peut-on ainsi lire dans les piliers fondamentaux de Google. Un proverbe auquel prêtent allégeance tous les employés, dont ceux dont il est question dans ce litige. Rebecca Rivers, Paul Duke et Sophie Waldmanils avancent ainsi que l’organisation a violé son propre code de conduite ainsi que la loi californienne pour une histoire remontant à 2019 qui a mené à leur licenciement.
Selon Google, les trois anciens salariés ont été écartés pour avoir fait fuiter des informations « confidentielles » à la presse, en plus d’avoir mené des « recherches récurrentes en dehors en leur cadre de travail ». Rebecca, Paul et Sophie, eux, ont un récit différent : ils auraient en réalité refusé de vendre un logiciel de cloud computing à la CBP (le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis), qui à l’époque limitait fermement l'arrivée des migrants et séparait certains parents de leurs enfants.
Les salariés auraient alors fait circuler une pétition interne, proclamant que Google n’avait pas à collaborer avec cet organisme ni avec l’ICE (« Immigration and Customs Enforcement »). Un geste qui n’aurait pas été très bien perçu par la compagnie, qui se serait empressée de chasser les trois employés concernés.
Des dénonciations en masse
Cette attaque en justice des trois employés n’est pas anodine : elle survient alors qu’une vague de dénonciations a lieu dans l’industrie des nouvelles technologies et vise des titans comme Google, Amazon, Microsoft, Facebook ou encore Netflix. Plusieurs firmes sont ainsi poursuivies pour des litiges touchant à des sujets tels que le harcèlement sexuel, la désinformation ou les associations jugées douteuses avec des sociétés pétrolières.
Reste à voir de quel côté la justice tranchera. Pas évident d’égratigner un géant comme Google, mais les récents remous que connaissent d'autres entreprises majeures comme Activison-Blizzard laissent penser qu'elles ne sont pas si intouchables qu'on pourrait le croire…
Source : Vice.