Une fois de plus, Google affronte le gouvernement américain dans un procès crucial portant sur sa colossale activité publicitaire. Et la firme de Mountain View a opté pour une ligne de défense commune chez les GAFA ; elle justifie ses pratiques par la sécurité qu'elles garantissent.
L'affaire fait suite à une plainte déposée par le département de la Justice (DoJ) en janvier 2023. L'entreprise est accusée de comportement monopolistique illégal dans le secteur de la publicité numérique, en contrôlant chaque étape du processus, des enchères à la diffusion des annonces.
Les répercussions pourraient être terribles pour Google. Le gouvernement a en effet demandé le démantèlement de son activité de technologie publicitaire si elle est reconnue coupable. Il s’agit de l’un des très rares cas où l’entité demande le démantèlement d’une entreprise depuis le système de télécommunications Bell dans les années 80. En 2023, ses revenus publicitaires ont atteint environ 237,6 milliards de dollars.
Fermer le système garantit la sécurité, assure Google
Logiquement, Google ne compte pas se laisser faire. Per Bjorke, directeur de la gestion des produits pour la qualité du trafic publicitaire, et Alejandro Borgia, directeur de la gestion des produits pour la sécurité des publicités, en sont la preuve. Lors de leur témoignage au procès, ils n'ont pas manqué d'arguments.
Ainsi, Google estime que l'ouverture de son écosystème rendrait beaucoup plus difficile l'exclusion des acteurs malveillants, car elle n'aurait plus le contrôle total sur la façon dont les éditeurs accèdent aux enchères publicitaires. En parallèle, la société assure investir massivement dans la lutte contre la fraude publicitaire et la vérification des éditeurs et annonceurs, garantissant un système sain, selon ses dires.
Ce n'est pas la première fois que le géant du Web use d'un tel argument. Il a employé une défense similaire dans d'autres contextes, notamment pour mettre en avant la sécurité de son magasin d'applications sur Android.
Déjà reconnue coupable en août
Et c'est aussi la stratégie choisie par Apple. Également accusée d'abus de position dominante dans le secteur du smartphone, la marque à la pomme affirme que son écosystème fermé est un gage de sécurité pour ses utilisateurs. Cela explique, notamment, sa réticence à ouvrir ses plateformes à la concurrence dans le cadre de la loi européenne sur les marchés numériques.
En cas d'issue défavorable pour Google, la société s'exposerait à des sanctions potentiellement catastrophiques pour son activité. D'autant plus qu'elle a été reconnue coupable, au mois d'août, de pratiques anticoncurrentielles avec son moteur de recherche. Le verdict de cette affaire n'est pas encore connu, mais risque aussi de la plonger dans une situation indélicate.
Source : The Verge