Sous le feu des critiques vis-à-vis de la protection de la vie privée, Google est visée par cinq nouvelles plaintes émanant d’associations de défense de consommateurs basées en Europe.
Ces cinq organisations, dont fait partie l’UFC-Que Choisir, reprochent à Google d’inciter les utilisateurs à « autoriser un traitement étendu et invasif » de leurs données personnelles au moment de la création d’un compte.
Un processus de création de compte qui sème la confusion
Coordonnées par le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), cinq organisations de défense des consommateurs ont déposé plainte contre le géant américain. Ces plaintes visent notamment la création de compte permettant ensuite de profiter de l’ensemble des services Google. Ursula Pachl, Directrice générale adjointe du BEUC, explique notamment que lors de ce processus d’enregistrement « une seule étape suffit pour autoriser Google à surveiller et exploiter tout ce que vous faites. Si vous voulez bénéficier des paramètres privilégiant la protection de la vie privée, vous êtes confrontés à un long processus et à des options peu claires et prêtant à confusion », arguant finalement que la protection de la vie privée n’est pas un choix par défaut et par conséquent n’est pas le choix le plus facile pour les utilisateurs.
Le BEUC estime que « des dizaines de millions d'Européens ont été placés sur une voie rapide vers la surveillance lorsqu'ils se sont inscrits à un compte Google », en raison d’un processus qui incite les utilisateurs à laisser tels quels les paramètres de confidentialité de leur compte, pour au final donner l’autorisation à Google de collecter et utiliser leurs données personnelles. Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) exige pourtant que les plateformes recourent à des paramètres de confidentialité « by design » et par défaut, ce pour quoi le processus de création de compte de Google est jugé comme étant en violation du RGPD.
Google joue la carte de la transparence
De son côté, le géant américain n’a pas tardé à répliquer par le biais d’un communiqué. À contrepied de ces plaintes, Google explique que les options de confidentialité ont été « développées sur les fondements des résultats de recherches approfondies, et selon les lignes directrices des autorités de protection des données, ainsi que sur les retours de tests d’utilisateurs », ajoutant par la même occasion que ces options « sont clairement présentées et simples à comprendre ».
Rappelons que des plaintes similaires avaient été déposées en 2018 contre Google. La multinationale était accusée d’enfreindre les règles de suivi de localisation des utilisateurs du RGPD. L’affaire a progressé depuis, puisque la Commission irlandaise de protection des données a pris le dossier en charge en 2019 et une enquête est en cours depuis février 2020. Si les pratiques de Google ne semblent guère avoir changé au cours de cette période, le commissaire adjoint à la protection des données de la Commission irlandaise, Graham Doyle, a laissé entendre qu’une décision interviendrait dans les prochains mois.
Source : BBC