Selon un rapport du Center for Countering Digital Hate (CCDH), Google aurait encaissé au moins 10 millions de dollars pour faire apparaitre des structures anti-choix dans les principaux résultats de requête portant sur l'IVG aux États-Unis.
Dans un avis rendu le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a abrogé l'arrêt Roe contre Wade (1973) qui protégeait le droit à l'avortement au pays de l'Oncle Sam. Depuis, les structures et les membres pro-vie s'en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux, comme Reddit ou encore Facebook qui n'hésite pas à trahir la confiance de ses utilisateurs, mais aussi et surtout sur Google.
Ces « centres de crise de grossesse » sont trois fois plus nombreux que les cliniques pratiquant réellement des avortements aux États-Unis
On ne le répètera jamais assez : méfiez-vous des informations que vous pouvez lire, cherchez toujours à les vérifier et protégez votre vie privée. Aux États-Unis, Google est en ce moment sous le feu des critiques pour avoir laissé diverses structures se présentant comme des « centres de crise de grossesse » apparaitre dans les premiers résultats de recherche lorsque les requêtes concernaient… l'avortement. Ces structures anti-choix étaient donc conjointement proposées avec des centres médicaux légitimes pouvant, par exemple, pratiquer un avortement. Ces informations émanent d'un rapport détaillé produit par le Center for Countering Digital Hate (CCDH) et repris notamment par The Guardian.
Et pour apparaitre dans les premiers résultats de recherche, ces structures ont, selon le CCDH, déboursé pas moins de 10 millions de dollars entre le 1er mars 2021 et le 28 février 2023 ; une coquette somme dans les caisses de la firme de Mountain View. Et tout cela pour désorienter les personnes de leurs requêtes initiales au sein des États américains anti-choix, à raison d'au moins 1 sur 10 selon le CCDH selon un premier rapport sur le sujet publié en juin 2022. Ces centres de crise de grossesse, toujours selon le rapport du CCHD, pouvaient ainsi apparaitre dans les meilleurs résultats parmi plus de 15 000 requêtes différentes concernant l'avortement, par exemple avec des mots clefs tels que… « pilule abortive » ou encore « clinique d'avortement ».
Google affirme « avoir pris des mesures »
Non, ces centres de crise de grossesse n'ont rien d'établissements médicaux légitimes pour potentiellement pratiquer une IVG. L'American College of Obstetrics and Gynecologists n'a d'ailleurs pas hésité à statuer que le mode opératoire est « contraire à l'éthique », le but de ces structures n'étant pas de laisser le choix aux personnes souhaitant potentiellement réaliser un avortement.
Selon The Guardian, pas moins de 102 millions de recherches en ligne ont lieu chaque année au sujet de l'avortement aux États-Unis. Ce qui est encore plus grave, c'est que Google a connaissance, depuis juin 2022, du premier rapport du CCDH concernant les 10 % de résultats de recherche ne correspondant absolument pas à la requête initiale concernant l'avortement. A contrario de Facebook qui n'hésite pas à censurer les publications parlant de pilule abortive, la firme de Mountain View a, quant à elle, bien « pris des mesures », mais déclare dans le même temps que ces structures malintentionnées « n'enfreignent pas les politiques de Google ».
Si vous avez des questions sur la contraception, la sexualité ou encore l'interruption volontaire de grossesse (IVG), un numéro vert est ouvert en France pour répondre gratuitement à vos questions (0 800 08 11 11) de même qu'un tchat.
Source : The Guardian