© Tumisu / Pixabay
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Google a accéléré le mouvement en ce qui concerne le blocage ou la suppression de publicités qui ne respecteraient pas les standards de sécurité sur ses plateformes.

Le géant Google a fêté, mercredi, les dix ans de son rapport annuel sur la sécurité publicitaire en publiant l'édition 2020 de ce dernier. Et celle-ci montre un véritable durcissement des contrôles et des actions punitives de la firme de Mountain View en la matière, dans le cadre de la lutte contre les comportements malveillants sur ses plateformes publicitaires. On en veut pour preuve les 3,1 milliards de publicités bloquées ou supprimées l'année dernière.

Google a tapé (fort) sur les annonceurs

5 900 publicités. Non, ce n'est pas le nombre de publicités que vous verrez un bon soir de prime time sur TF1 (même si on n'en est pas si loin), mais bien le nombre de publicités par minute, bloquées ou supprimées par Google en 2020. Ici, nous parlons donc de 3,1 milliards d'annonces qui ne respectaient pas les règlements de sécurité de Google Ads notamment. Une donnée colossale, puisqu'en 2011, une dizaine d'années en arrière seulement, la firme américaine avait écarté 130 millions de publicités. La progression, en seulement quelques années, est impressionnante : +2 285 % !

« Les évènements de 2020, notamment la pandémie et de multiples scrutins électoraux dans le monde entier, ont mis à l’épreuve nos mesures de lutte contre les acteurs malveillants », indique Google. La société au moteur de recherche a redoublé d'efforts pour offrir davantage de sécurité à sa communauté d'annonceurs, d'éditeurs, de créateurs et d'utilisateurs. Ainsi, 40 nouveaux règlements pour les annonceurs et éditeurs ont été ajoutés ou mis à jour l'an dernier.

Cela explique donc en grande partie les chiffres colossaux de 2020. Outre les 3,1 milliards d'annonces bloquées ou écartées, Google a restreint le champ d'application de plus de 6,4 milliards de publicités supplémentaires (dont 1,8 milliard liées à des contenus pour adultes).

Au total, Google a suspendu le compte de quelque 1,7 million d'annonceurs, notamment pour avoir violé le règlement en matière de sécurité. Au total, les suppressions de publicités ont eu un effet sur 1,3 milliard de pages en 2020.

La Covid-19, sujet fétiche des annonceurs malveillants

Outre les contenus haineux, violents ou politiques, l'année 2020 a très vite été marquée par l'explosion des cas de Covid-19 partout dans le monde, et l'arrivée de publicités relayant la vente à des prix abusifs de masques, gel hydroalcoolique, produits en papier, ou la promotion de faux remèdes et vaccins. « Notre stratégie a évolué à mesure que les organismes de santé communiquaient de nouvelles informations sur le virus, afin que les professionnels de santé, les agences de santé, les gouvernements et les entreprises de confiance puissent diffuser des informations fiables tout en empêchant les comportements abusifs », nous explique Google.

Face à la multiplication des théories complotistes, Google a ainsi décidé d'interdire la diffusion de publicités et la monétisation de contenus qui entraient en contradiction avec le consensus scientifique sur le coronavirus. L'entreprise annonce avoir bloqué plus de 99 millions d'annonces liées à la Covid-19 sur ses diverses plateformes.

De façon générale, les domaines de la santé et des médicaments ont généré plus de 204 millions de suppressions ou de blocages de publicités. C'est le deuxième pan le plus important. Le cloaking (qui est une publicité abusive proposant un contenu différent selon que le visiteur est un humain, ou un robot d'exploration), une pratique pourtant interdite par Google, arrive en première position, avec 867 millions d'annonces écartées en 2020.