Google lance un nouveau modèle de revenus pour la presse en ligne

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 30 mars 2012 à 17h40
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Google pourrait avoir trouvé un moyen de satisfaire les éditeurs de contenus sur Internet tentés de rendre leurs articles payants.

Les éditeurs et Google font rarement bon ménage mais il semblerait que les deux parties puissent finalement s'entendre. Maintes fois trainée en justice à travers le monde, la firme californienne fut souvent accusée d'enfreindre les droits d'auteurs en collectant les articles issus de quelque 4500 publications au sein de Google News. Si plusieurs différends ont été réglés, Google s'est cependant permis d'apposer des liens sponsorisés et s'est à nouveaux attiré les foudres de la presse réclamant une part des revenus.

En 2009, Rupert Murdoch avait jeté l'éponge. Malgré une analyse peu favorable, le magnat de la presse américaine avait décidé de retourner sur un modèle de souscription pour plusieurs de ses publications. « La révolution numérique a ouvert de nombreux nouveaux canaux de distribution bon marché mais elle n'a pas pour autant rendu le contenu gratuit (...) Le journalisme de qualité n'est pas bon marché », déclarait-il alors. L'homme pointait également les pratiques de Google donnant librement accès aux contenus de ses magazines au travers du moteur de recherche. Il souhaitait ainsi retirer toutes ses pages de l'index du moteur en expliquant que « les internautes qui naviguent au hasard sur nos pages ont une faible valeur publicitaire ».

Google s'apprête cependant à lancer un nouveau mécanisme baptisé Consumer Surveys. Ce dernier cible principalement les éditeurs actuellement en réflexion sur leur modèle économique. L'internaute souhaitant lire un article dans son intégralité devra répondre à une question à choix multiple issue d'une étude mise en place par les annonceurs. Concrètement, les annonceurs paieront Google entre 10 et 50 centimes pour chacune des réponses obtenues à leurs questions et la firme californienne reversera à son tour 5 centimes au magazine pour chacune des réponses apportées par les internautes. Puis les résultats de cette étude retourneront aux annonceurs qui seront ainsi en mesure de mieux cibler leurs campagnes publicitaires pour les divers médias.

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Exemples de questions formulées avant un article.


Pour Google le défi sera de rendre les questions réellement attrayantes en s'assurant que les internautes ne choisissent pas automatiquement la première réponse. Interrogé par le magazine spécialisé AdWeek, Paul McDonald, responsable du produit, explique : « pour ce projet nous nous sommes placés du côté du lecteur. Nous estimons que passer six à huit secondes sur une étude est un bon compromis plutôt que de regarder une publicité de 30 secondes » avant d'accéder au contenu. Google ajoute que les résultats de cette étude ne seront pas exploités pour affiner davantage ses propres liens sponsorisés et que chacune des réponses est strictement anonyme.

Reste à savoir si cette solution saura convaincre les quelques magazines partenaires. Google serait déjà en discussion avec de grosses publications américaines comme le New York Times. Google Consumer Surveys n'est cependant pas sans faille : la question précédemment un article "premium" serait automatiquement masquée avec l'extension AdBlock, ce à quoi Paul McDonald répond que seul : « un petit pourcentage d'internautes utilisent AdBlock ».
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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