Une enquête du Wall Street Journal, publiée le 14 juillet, montre que Google favoriserait davantage, via son moteur de recherche, les contenus hébergés sur sa propre plateforme vidéo. Ce qui fait grincer des dents, en France mais pas que.
Dailymotion, plateforme française de streaming vidéo appartenant au groupe Canal, a poussé un coup de gueule jeudi 16 juillet contre Google après la parution d'une enquête dans le Wall Street Journal, deux jours plus tôt, à l'issue de laquelle le média américain affirme que l'entreprise de Mountain View favoriserait les contenus de sa plateforme YouTube par rapport à ceux de ses concurrents Facebook, Twitch ou Dailymotion.
Les plateformes concurrentes de YouTube seraient moins mises en avant malgré des contenus identiques sur le carrousel de résultats de Google
Dans son enquête, le WSJ indique que les ingénieurs de Google ont apporté des modifications techniques dans le traitement des vidéos par le moteur de recherche. Dans le cas où un contenu similaire est posté sur plusieurs plateformes, comme Facebook, Dailymotion ou YouTube, la version postée sur le service de streaming de Google arriverait quasi-systématiquement avant les autres dans le carrousel de résultats.
« Nous constatons régulièrement que les vidéos disponibles en premier sur Dailymotion sont moins bien référencées sur Google que les mêmes contenus publiés plusieurs jours plus tard sur YouTube », indique le président-directeur général de Dailymotion, Guillaume Clément. La plateforme française prend l'exemple d'une banale vidéo, postée en simultanée à la fois sur le service et sur YouTube. Malgré ses 1,3 million de vues, la vidéo propulsée par Dailymotion n'apparaissait pas systématiquement en première position dans le carrousel des résultats sur Google. Au contraire, les deux tiers du temps, c'est la version de YouTube, avec ses 66 petites vues, qui avaient les honneurs du moteur de recherche.
« Cela soulève des questions sur la capacité des plateformes vidéo concurrentes à croître et à se développer à armes égales face à la surévaluation de YouTube par Google, de loin le moteur de recherche les plus utilisé du monde », s'interroge Guillaume Clément.
Google se défend de faire du favoritisme
Dailymotion n'est pas la seule plateforme lésée par Google par rapport à YouTube. Twitch et Facebook souffrent aussi de cette surévaluation des contenus postés sur YouTube. « Il n'y a aucune préférence accordée à YouTube ou toute autre plateforme vidéo », assure pourtant Google.
« Ainsi, le nombre de vues, de likes ou de commentaires reçus par une vidéo sur une plateforme donnée n'entre pas en compte dans notre système de référencement. Notre système de référencement vidéo utilise les signaux de toutes les sources de vidéos de la même façon », poursuit le géant américain. Ces signaux évoqués aideraient à proposer les résultats les plus adéquats aux internautes. Une explication qu'il sera évidemment difficile de vérifier.
Ces dernières années, Google a été épinglée à plusieurs reprises par la justice, aussi bien pour sa régie publicitaire AdWords (devenue Google Adps) que pour sa rubrique Shopping ou son moteur de recherche. À chaque fois pour un abus de position dominante.
Source : Dailymotion, Wall Street Journal