C’est un nouveau coup dur pour le secteur de la tech chinoise. Les États-Unis viennent d’interdire à cinq entreprises originaires de l’empire du Milieu, dont ZTE et Huawei, de vendre des équipements de télécommunication et de surveillance sur le sol américain.
L’année dernière, l’administration Biden signait la loi Secure Equipment Act, dont l’objectif est de bloquer l'autorisation des licences de réseau de plusieurs entreprises chinoises dont le matériel a été considéré comme une menace pour la sécurité nationale. La Commission fédérale des communications (FCC) a annoncé que le texte entrait désormais en vigueur.
Interdiction d’introduire de nouveaux produits aux États-Unis
Cinq entreprises spécifiques sont ciblées : ZTE, Huawei, Hytera, Hikvision et Dahua. Si la loi n’affecte pour l’instant pas le matériel déjà implémenté aux États-Unis, elle interdit l'introduction de nouveaux produits dans le pays, qui représente un marché considérable pour ces firmes.
« La FCC s'est engagée à protéger notre sécurité nationale en veillant à ce que les équipements de communication non fiables ne soient pas autorisés à être utilisés à l'intérieur de nos frontières, et nous poursuivons ce travail ici. Ces nouvelles règles sont une partie importante de nos actions en cours pour protéger le peuple américain des menaces de sécurité nationale impliquant les télécommunications », déclare Jessica Rosenworcel, Présidente de la Commission.
Cette décision intervient dans un contexte très tendu, alors que les États-Unis et la Chine se vouent une guerre commerciale depuis plusieurs années maintenant, empêchant par exemple les entreprises américaines de vendre du matériel aux sociétés chinoises considérées comme dangereuses pour la sécurité nationale. Dans cette optique, un commissaire de la FCC a récemment recommandé aux autorités l’interdiction de TikTok à cause de sa récolte abusive de données personnelles.
Peut-être quelques exceptions
Auparavant, les efforts déployés pour limiter l'accès de la Chine aux réseaux américains comprenaient des contrôles à l'exportation. Ceux-ci visaient notamment à empêcher l'accès à des équipements et des logiciels essentiels et sophistiqués, mais l’entrée en vigueur de la loi, qui n’a pas été abordée lors de la rencontre entre Xi Jinping et Joe Biden la semaine passée, marque un nouveau tournant dans les relations entre les deux pays.
Jessica Rosenworcel précise néanmoins que le texte ne vise que le matériel lié à « la sécurité publique, la sécurité des installations gouvernementales, la surveillance physique des infrastructures critiques et d'autres objectifs de sécurité nationale ». Si les entreprises parviennent à prouver que le matériel est dirigé vers les consommateurs, elles pourraient obtenir l’autorisation de le commercialiser aux États-Unis, assure-t-elle. Malgré cela, Dahua et Hikvision devraient être particulièrement affectées, car leurs caméras sont souvent utilisées par des agences gouvernementales ayant de nombreuses installations à surveiller.
En réponse, Hikvision affirme que ses caméras ne posent aucun problème à la sécurité nationale américaine, et que cette décision « rendra plus nuisible et plus coûteux pour les petites entreprises américaines, les autorités locales, les districts scolaires et les consommateurs individuels de se protéger eux-mêmes, leurs maisons, leurs entreprises et leurs biens ».