Singapour (© Alexandre Boero pour Clubic)
Singapour (© Alexandre Boero pour Clubic)

Le géant chinois enregistre un nouveau revers et devra se contenter, face à ses concurrents européens, d'un rôle secondaire au sein de la Cité-État.

Barrée ou bannie de la plupart des pays anglo-saxons du fait de la pression des États-Unis, qui la relie à l'armée chinoise, Huawei a perdu de son aura sur le terrain de la 5G, alors qu'elle s'affirmait comme l'équipementier leader de la technologie de cinquième génération. À la fin du mois de juin, ce fut au tour des deux principaux opérateurs de Singapour de se prononcer. Et l'issue n'a pas été favorable à Huawei.

Huawei snobée, mais pas totalement encore

SingTel (Singapore Communications) et StarHub (associé à M1), les deux principaux opérateurs de télécommunications de la Cité-État, ont décidé de confier la majeure partie de leurs réseaux respectifs 5G, dont la plus sensible, aux équipementiers européens Nokia et Ericsson, reléguant de fait Huawei au second plan.

StarHub et M1 ont opté pour Nokia, affirmant que le groupe finlandais sera mis à contribution pour la partie cœur du réseau et les hautes fréquences, vantant au passage l'accès radio à son réseau. Pour autant, la coentreprise ne devrait pas définitivement laisser de côté Huawei et ZTE, puisqu'elle a dans le même temps affirmé que les deux entreprises de l'empire du Milieu pourraient décrocher des contrats sur d'autres parties du réseau.

Singapore Communications, de son côté, a fait pencher la balance du côté d'Ericsson, en soutenant que les parties radio, cœur et hautes fréquences de son réseau 5G seraient plus performantes avec l'aide de l'entreprise suédoise.

Singapour, entre la Chine et les États-Unis

Pour Huawei, il s'agit d'une déconvenue supplémentaire dans un pays où l'entreprise n'a signé un accord qu'avec l'opérateur TPG Telecom, bien plus modeste que les premiers cités.

La situation de Singapour est délicate à gérer concernant les équipementiers télécoms, libres de leur choix, cependant conditionné à des impératifs de sécurité. La république d'Asie du Sud-Est est tiraillée entre la Chine, dont elle est un partenaire commercial majeur, et les États-Unis, où le partenariat est militaire. Il s'agit donc, pour la Cité-État, de ne froisser personne, pour maintenir des relations solides avec les deux partenaires, qui se livrent à une guerre commerciale de laquelle Huawei n'arrive pas à se dépêtrer.

Singapour espère une couverture internet ultrarapide de la moitié de ses terres d'ici fin 2022, et une couverture 5G de l'ensemble du territoire d'ici 2025.

Aux USA, Huawei reste sur liste noire, mais la firme de Shenzhen peut de nouveau travailler avec des entreprises américaines sur les normes 5G depuis quelques semaines.

Source : Challenges