© Huawei
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Les autorisations délivrées par l'ANSSI sont d'une durée limitée et… potentiellement non-renouvelables, ce qui précipiterait un abandon des équipements 5G chinois avant la fin de la décennie en France.

Selon les informations de l'agence Reuters et des Échos, les opérateurs télécoms français qui veulent collaborer sur la durée avec Huawei pour équiper leurs réseaux 5G (SFR et Bouygues Telecom en l’occurrence) pourraient se retrouver dans une situation délicate dans quelques années, une fois les autorisations attribuées pour l'exploitation des équipements arrivées à leur terme. Celles-ci ne seraient en effet pas renouvelables.

Des autorisations délivrées, à la base, pour une durée comprise entre 3 et 8 ans

Si le flou demeurait quant au sort réservé sur le long terme à Huawei sur le marché de la 5G, il semble s'être brutalement estompé après les révélations de nos confrères, qui font état de plusieurs « sources au fait du dossier ».

Au début du mois de juillet, Guillaume Poupard, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) avait rappelé que les autorisations d'exploitation étaient en train d'être délivrées pour une durée variant « entre trois et huit ans », et qu'il fallait s'attendre à des refus de demandes faites par les opérateurs pour Huawei, même s'il n'était pas question d'évoquer un bannissement total de la firme de Shenzhen.

En début de semaine, cette version fut confirmée et même tempérée par Bruno Le Maire. « Nous n'interdisons pas à Huawei d'investir sur la 5G », avait ainsi affirmé le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, en prenant soin d'écarter toute « discrimination à l'encontre de quelque opérateur que ce soit ». Sauf que derrière ces discours, certes constitutifs d'obstacles pour Huawei sans pour autant écarter définitivement l'entreprise, se cacherait en fait une autre réalité, sur un plus long terme.

Un bannissement qui serait finalement total une fois les autorisations expirées

Si l'on en croit les sources et les informations de nos confrères, les autorisations délivrées, qui avaient tendance à rassurer un minimum SFR et Bouygues Telecom qui travaillent avec Huawei, ne seraient tout simplement pas renouvelables. Cela signifie, ainsi, que l'autorisation la plus importante, portant sur une durée de huit ans, prendrait définitivement fin en 2028.

En d'autres termes, il faut s'attendre à une sortie progressive de l'équipementier de l'empire du Milieu des réseaux mobiles français. On pourrait ainsi bien parler, dans quelques années, d'un bannissement total, contrairement à ce qui fut affirmé ces dernières semaines. Les opérateurs télécoms français auraient été informés de ce détail ô combien important.

Là où Huawei (on pourrait ajouter SFR et Bouygues Telecom) y verra une vexation supplémentaire, c'est que ses concurrents européens, Ericsson et Nokia, ne sont pas limités, eux, dans leur durée d'exploitation des réseaux mobiles, ce qui devrait leur offrir d'ici quelques années des parts de marché supplémentaires.

Source : Reuters