Boris Johnson (© gov.uk)
Boris Johnson (© gov.uk)

Boris Johnson semble avoir finalement décidé d'écarter Huawei du réseau 5G du pays. Ce qui n'enchante pas l'entreprise, ni certains opérateurs télécoms locaux.

Il devient difficile pour Huawei d'envisager l'avenir avec sérénité du côté du Royaume-Uni. Alors qu'en fin de semaine dernière, plusieurs médias britanniques relayaient un rapport prônant l'exclusion rapide de la firme chinoise des réseaux 5G du pays, l'entreprise elle-même et l'opérateur leader, BT Group, appellent les autorités à ne pas être si hâtives, redoutant des conséquences sur le plan économique.

Un retrait de Huawei d'ici 2025 devrait être bientôt annoncé

Boris Johnson semble être tiraillé dans tous les sens. Le Premier ministre britannique, qui ne veut pas aller à l'encontre des « recommandations » américaines, prend tout le temps nécessaire pour annoncer de façon officielle et définitive la mise à l'écart de Huawei de l'infrastructure 5G britannique.

Le choix de Boris Johnson pourrait être guidé et surtout conforté par le dernier rapport publié au début du mois de juillet par le Centre national pour la cybersécurité (NCSC), qui précise que les dernières sanctions américaines bloquant l'accès de Huawei aux composants fabriqués aux USA modifient très sérieusement la donne, mettant la firme de Shenzhen dans une position presque intenable, sans véritable échappatoire.

Le gouvernement britannique s'apprête ainsi à annoncer un retrait d'ici 2025 au plus tard des équipements fabriqués par le chinois Huawei à destination des installations 5G du pays. Une déclaration en ce sens est attendue devant le Parlement, mardi. Le rôle de Huawei dans les infrastructures de cinquième génération du Royaume-Uni avait déjà été limité à 35% des réseaux, au début de l'année.

Les opérateurs télécoms britanniques, comme Huawei, demandent plus de temps

Alors que les conservateurs souhaitent presser le pas et demandent d'accélérer le processus d'exclusion à 2023, deux des trois principaux opérateurs de télécommunications britanniques, BT et Vodafone, militent de façon à ce que les autorités ne bousculent pas les choses. Pour les deux entreprises, la perspective d'un retrait sur cinq ans doit être un minimum, et devrait être de sept ans, dans l'idéal.

Les opérateurs, BT en tête donc, estiment qu'une précipitation du bannissement de Huawei pourrait entraîner des pannes ainsi que des problèmes de sécurité. « Nous devons nous assurer que tout changement de direction n'entraîne pas plus de risques à court terme », martèle Philip Jansen, le directeur général de BT. Et le dirigeant de poursuivre qu'en bousculant l'agenda, « vous vous placez dans une situation où, potentiellement, le service pour nos 24 millions de clients mobiles est remis en question, avec des pannes ».

Huawei de son côté, espère repousser le retrait administratif des réseaux de télécommunications 5G du pays après les élections de 2025. Le géant de l'empire du Milieu se dit qu'avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement, la position britannique à son encontre pourrait être révisée. En échange, Huawei s'engage à maintenir ses équipements 2G, 3G et 4G sur le sol britannique. L'épilogue est proche…

Source : IB Times